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Quand, les «carros» concurrencent les autobus de la métropole

Aucun sentiment de gêne ne se lit sur leurs visages. Assis d’une manière peu confortable, ils ne peuvent s’empêcher d’esquisser un sourire aux passants qui les dévisagent. «Les carros sont une solution intéressante car ils permettent de se déplacer d’un lieu à un autre à moindre prix sans attendre l’arrivée d’un bus généralement archicomble », explique une vieille femme.

Seulement, le déplacement à bord d’une «carouilla» est loin d’être un choix. C’est plutôt une obligation pour des milliers de Casablancais ignorés par les transports en commun et pour ceux qui ont un pouvoir d’achat très faible. «Ce n’est pas par amour que je prends cette charrette avec tous les risques que j’en cours. Je suis conscient de tout cela, mais c’est le moyen le moins cher.

Prendre le taxi ou le bus m’est très cher, c’est pourquoi je me rabats sur les « carros » qui coûtent 1 à 2 DH en fonction de la longueur du trajet», indique une autre femme. «C’est vraiment lamentable d’être condamné à prendre ce genre de locomotion. Souvent on est entassé comme du bétail», déplore un jeune homme. Face à l’insuffisance, voire l’absence totale du transport en commun dans certaines régions, de nouvelles «carouillas» viennent gonfler les rangs de ce secteur déjà garni.

Perturbation de la circulation

Le «carro» observant un stop. L’image est plutôt insolite en d’autres cieux, mais elle très fréquente à Casablanca. Ce mode de locomotion d’un autre âge gène considérablement la circulation. Il ne faut donc pas s’étonner que les personnes les plus hostiles à l’égard des propriétaires de «carouilla» sont les automobilistes.

«C’est inconcevable de voir encore ces charrettes circuler au milieu de la ville. Ils circulent au milieu de la route et ne respectent pas le code de la route parce qu’ils n’ont pas de permis. Ils essayent toujours de doubler ou de se frayer un chemin quitte à bloquer la circulation», s’insurge un automobiliste.

Ces critiques atteignent le summum avec les chauffeurs de taxis. «Ils foutent de la pagaille, ces gens. Il faut faire attention avec eux parce qu’on ne sait pas quand ils vont tourner puisqu’ils n’ont pas de clignotant», précise un chauffeur de taxi. D’autres automobilistes y voient de simples concurrents qui menacent leur existence.

Aujourd’hui, n’importe qui peut avoir un « carro ». Il suffit juste d’avoir une jument et de fabriquer une charrette de fortune pour proposer ses services dans des zones qui ne sont pas desservies par les moyens de transport appropriés. Ce système n’est pas soumis au préalable à aucune autorisation comme si le cas pour les calèches à Marrakech. Il n’est donc pas assuré. En cas d’accidents, les passagers ne sont pas indemnisés.

Abderrahman Ichi
LE MATIN

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