Suite à la radiation de près de 7 MMDH (milliard de DH), des créances en souffrance totalement provisionnées, les crédits à l’économie ont globalement augmenté de près de 6 MMDH.
Leur évolution a été marquée par un bon comportement des crédits sectoriels, accompagné d’une baisse significative du risque encouru.
La tendance des crédits de trésorerie s’est quelque peu consolidée, puisque les facilités octroyées aux entreprises se sont inscrites en hausse de 2,6% à 2,1 MMDH. Les difficultés ponctuelles de trésorerie et les besoins de financement des cycles de production ont incité les entreprises à poursuivre leur recours au marché monétaire, notamment bancaire.
Par ailleurs et malgré la cadence soutenue des efforts d’équipement – les importations des biens d’équipement ont représenté 22% du total des achats avec le reste du monde- les crédits à l’équipement ont, pour leur part, tourner au ralenti., puisque leur encours a accusé une contraction de 1,3 MMDH. Logique comme évolution, surtout si l’on sait que bien des unités productives, dans le cadre du processus de leur mise à niveau, avaient modernisé leur outil de production.
Progressant de 9,3%, les crédits destinés au financement de l’immobilier détiennent toujours la part du lion dans le financement de l’économie, tout en constituant le poste dont l’évolution est autrement plus remarquée.
Pour l’heure, en tout cas, c’est une des composantes la plus dynamique, du fait de la demande des ménages. Il est vrai que ce bond est la résultante logique du boom des constructions dans le cadre, entre autres, des programmes de lutte contre l’habitat insalubre et de l’habitat social. Néanmoins, force est de dire que cette envolée s’explique aussi par la décrue des taux d’intérêt.
A l’instar de l’ensemble des taux pratiqués, le loyer de l’argent appliqué aux crédits à l’habitat a subi une baisse par rapport à ceux enregistrés il y a quelques années. Au terme de l’exercice passé, prés de 52% des crédits à l’habitat sont assortis de taux d’intérêt (fixe et variable) inférieurs à 8%. Les crédits assortis de taux égaux ou supérieurs à 10% représentent 28% et avaient concerné des crédits plutôt anciens.
Cette évolution, favorisée par la situation de surliquidité bancaire qui prévaut depuis 1999, est liée à la tendance baissière imprimée au niveau général des taux d’intérêt par la politique monétaire menée par Bank Al-Maghrib, à l’accentuation de la concurrence sur ce type de crédit, ainsi qu’à la baisse du coût du risque.
Assouplissant les conditions d’octroi de crédits à l’habitat, les banques ont réduit leurs exigences en matière d’apport personnel allant parfois jusqu’à financer la totalité du prix d’acquisition.
Ainsi, la part des crédits à l’habitat consentis avec des taux d’apport des clients inférieurs à 10% du prix d’acquisition, s’est élevée en moyenne à 37% en 2003 et 39% en 2005. 1.2.1.1 L’implication des pouvoirs publics a contribué au dynamisme de l’offre bancaire
Le remplacement du financement de l’acquisition de «l’Habitat Bon Marché », via un système de ristournes d’intérêt, par l’institution de plusieurs fonds de garantie visant à faciliter l’accès des ménages aux crédits à l’habitat auprès de l’ensemble des banques généralistes (conditions avantageuses en termes de taux d’intérêt, de quotité et de durée) y a été pour beaucoup dans cette tendance à la hausse.
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Prêts au logement: concentration toujours très élevée à Casablanca
L’activité de financement des crédits à l’habitat est fortement concentrée dans les principalesagglomérations urbaines. La région du Grand Casablanca a recueilli 50% de l’encours des crédits à l’habitat à fin 2005, alors que sa population ne représente que 12,1% du total (son poids démographique urbain : 20,4%) et sa population active 14,4%.
A titre indicatif, la part du nombre de logements construits annuellement dans cette région par rapport au total, s’est élevée à 19% en 2002, 18% en 2003 et 15% en 2004. Dans les régions où la communauté marocaine résidant à l’étranger est importante, le recours au crédit à l’habitat semble relativement faible. Ainsi, la région de l’Oriental, qui compte 6,4% de la population globale, a bénéficié de 3,2% de l’encours global des crédits à l’habitat distribué par un réseau bancaire formant 8,3% du total.
A titre indicatif, la part des logements construits dans cette région, au titre de l’année 2004, s’est élevée à 7,4%. Au plan national, les crédits à l’habitat bénéficiant aux MRE ont augmenté ces cinq dernières années à un rythme moyen avoisinant 18,5%, leur part dans le total atteignant 10% à fin 2005.
Abdelali Boukhalef
LE MATIN