Les éléments de la police, agissant de concert avec des intermédiaires, visaient d’abord les personnes dont les noms sont cités dans des affaires de trafic de drogue. Ils les approchaient pour proposer un soi-disant abandon de poursuites ou d’enquêtes moyennant de fortes sommes d’argent. Selon la DGSN, qui affirme que plusieurs autres personnes sont recherchées dans le cadre de la même affaire, les prévenus auraient procédé à treize opérations d’enlèvement ayant donné lieu à des demandes, satisfaites, de rançons allant de 30.000 à 400.000 DH. Selon des sources informées à Tanger, les policiers impliqués dans ce nouveau scandale étaient affectés, pour la plupart d’entre eux, au commissariat dit «El Ôuama» du célèbre quartier Béni Makada. Profitant des opportunités qu’offre leur mission pour être au fait de diverses poursuites en justice, généralement, pour trafic international de stupéfiants, ils commençaient par bien définir leurs victimes avant de passer à l’acte, n’hésitant pas, parfois, à recourir à la menace par les armes. Plusieurs de leurs victimes auraient été menacées d’être impliquées, de force et d’une manière ou une autre, dans l’affaire El Kharraz, dit Bin Louidane. L’affaire, affirment les mêmes sources, a éclaté il y a quelques jours quand les deux éléments présentés vendredi à la justice avaient pris contact avec l’une des victimes potentielles pour demander une rançon de 100.000 DH. Au moment de conclure, les deux policiers en question ont été cueillis par des éléments de la police judiciaire.
Mohamed Boudarham
Aujourdhui.ma