En tout cas, Mohamed Sassi, directeur du Centre national des examens, affirme que pour cette année, les épreuves ne connaîtront pas de changement. «Les sujets des examens seront, par contre, revus progressivement à partir de 2007», précise-t-il. En effet, avec les nouveaux curricula, il est tout à fait normal que les épreuves se mettent au diapason.
Aujourd’hui, la plupart des syndicats se demandent comment les changements de programmes se répercuteront-ils sur la nature des examens ? Des responsables syndicaux sont même allés jusqu’à remettre en question le système des épreuves finales estimant qu’elles ne reflètent pas le niveau réel des élèves.
Ils estiment qu’une bonne utilisation du contrôle continu est à même de compenser les effets néfastes de l’examen traditionnel. Fait nouveau pour cette année. Le ministère a édité un guide spécialement dédié aux examens du baccalauréat.
Baptisé «Guide d’administration des épreuves», il sera imprimé au nombre des enseignants qui auront pour tâche de contrôler et suivre le déroulement des examens. Il décrit notamment les mesures à prendre en cas de triche et la procédure à suivre en conséquence. Par ailleurs, des contrôleurs veilleront à la bonne application des dispositions de ce guide.
Ceci dit, le débat bascule aujourd’hui sur le terrain des branches et l’intérêt qu’elles représentent pour les entreprises. L’enseignement technique a fait récemment l’objet de polémique vu le nombre toujours insignifiant des élèves qui le choisissent. En effet, les inscrits au bac émanant des sections techniques sont au nombre de 13.480 représentent 4,68 % seulement des 288.022 candidats qui passeront leur baccalauréat. Un chiffre qui en dit long sur la problématique de l’harmonie des branches de l’éducation avec le monde du travail.
Les littéraires sont toujours les plus nombreux. Leur nombre est estimé à 140.434 contre 127.118 pour les scientifiques représentant respectivement 48,76 % et 44,13 % du total des candidats. Elément positif : les candidates sont aujourd’hui au nombre de 129.003 représentant ainsi 44,8 % de l’ensemble des prétendants pour l’examen.
Ce nombre important s’explique par une évolution de 8,1 % par rapport à 2005. Quant aux candidats libres, la hausse n’est pas moins importante avec 14,1 %. On en recense aujourd’hui 65.397 candidats, représentant 22,7 % du total.
Un communiqué du ministère de l’Education nationale informe l’ensemble des candidats que les épreuves de la session normale auront lieu du 8 au 10 juin prochain. L’épreuve de rattrapage aura lieu les 6, 7 et 8 juillet.
Quant à l’examen régional normalisé réservé aux candidats libres, il se tiendra les 12 et 13 juin pour la session normale et les 10 et 11 juillet pour la session de rattrapage. Enfin, les délibérations auront lieu les 19 et 20 juin pour la session normale et les 14 et 15 juillet pour celle de rattrapage.
Globalement cette année, le nombre des candidats a connu une hausse de 8,4 % par rapport à l’année scolaire précédente. Fait marquant, le nombre des candidats issus de l’enseignement privé a enregistré une hausse de 40 % passant ainsi de 2.906 en 2005 à 4.877 en 2006.
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Les élèves boudent les branches techniques et industrielles
La charte de l’enseignement stipule un équilibre entre les principales options du baccalauréat national. Dans ce cadre, le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique s’efforce autant que faire se peut pour que les examens du baccalauréat se déroulent dans les meilleures conditions et dans la transparence.
Toutefois, et malgré les efforts que l’on fournit pour ouvrir le nouveau système de l’enseignement sur son environnement économique et culturel, les élèvent continuent de se diriger surtout vers les branches littéraires alors que les branches techniques et industrielles ne les attirent pas. Nous allons tout faire pour que le baccalauréat expérimental se passe dans les meilleures conditions.
Cela va permettre aux enseignants de corriger certains aspects : cours, nature des épreuves…, avait déclaré le ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique.
En outre, pour pouvoir développer l’enseignement public, le ministère a l’intention de dispenser des cours d’appui et de soutien en faveur des élèves qui se trouvent en difficulté et de les inciter à fréquenter les bibliothèques. La manière dont les élèves préparent les examens n’est pas adéquate. Il faut qu’ils reprennent de bonnes habitudes. Il faut qu’ils sachent que le baccalauréat se prépare en deux années , soulignait Habib El Malki.
Mostafa Bentak
LE MATIN