Ainsi, SM le Roi a reçu successivement les dirigeants du parti de l’Istiqlal (PI), Abbas El Fassi, du Parti de la justice et du développement (PJD), Saâd Eddine El Othmani, du Mouvement populaire (MP), Mahjoubi Aherdane, du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mustapha Mansouri, de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Mohamed Elyazghi, et de l’Union constitutionnelle (UC), Mohamed Abied.
Toutes ces formations ont obtenu plus de 20 sièges et peuvent de ce fait créer un groupe parlementaire. Elles peuvent aussi, toutes, aspirer à faire partie de la prochaine coalition gouvernementale. Parmi les six partis, toutes les combinaisons sont possibles que ce soit sur la base de l’affinité idéologique ou sur une base strictement arithmétique. La reconduction de la majorité sortante est la formule la plus simple étant donné que les partis qui la forment ont obtenu 187 sièges. Une majorité très large qui leur permettrait de gouverner à l’aise. Mais, d’autres combinaisons sont possibles après le retour de l’UC qui constitue une nouvelle donne qu’il faut prendre en considération. Les 27 sièges obtenus par l’UC ont introduit une nouvelle option à envisager : la création d’une majorité de droite modérée qui serait formée par le PI, le MP, le RNI et l’UC (159 sièges) en plus des alliés qui viennent de s’associer au MP notamment le MDS qui dispose de neuf sièges. Ce qui fait une majorité de plus de 168 députés. Cette option a toutefois l’inconvénient d’être fragile si l’on prend en considération le phénomène de la transhumance. Mais elle a aussi l’avantage de ne pas laisser le PJD monopoliser le terrain de l’opposition avec le retour de l’USFP.
La troisième option est celle d’un gouvernement de droite mais élargi au courant islamiste. La majorité serait ainsi formée par le le PI, le PJD, le MP et le RNI avec 174 députés. Mais, les deux dernières options signifient l’enterrement définitif de la Koutla. Or, il s’agit d’un regroupement de partis qui a montré une grande capacité à accompagner et participer d’une manière effective et efficace aux différentes réformes démocratiques du Maroc. Le nombre de votes obtenus par les trois partis qui le forment est d’ailleurs très significatif : 1.151.304.
S’agissant de la majorité sortante, il est aussi clair que l’électorat a choisi de lui renouveler sa confiance puisque 2.025.397 électeurs ont voté pour ses composantes contre 503.396 qui auraient choisi le changement à travers les islamistes du PJD.
Mais le fait que plusieurs combinaisons soient possibles pour former la nouvelle majorité a fait en sorte que tous les partis politiques ont d’ores et déjà annoncé leur volonté de participer au gouvernement et qu’ils n’excluent aucune formule.
Ce qui fait qu’il faut attendre la nomination du Premier ministre pour y voir plus clair. Le choix du Premier ministre indiquera la nature de la coalition qui dirigera le gouvernement durant les cinq prochaines années.
Omar DAHBI
Aujourdhui.ma