En 2000, le couple a donné naissance à leur premier enfant. C’est une petite fille. Ils l’appellent Hanane. Le couple était très heureux. Cependant, les problèmes conjugaux ne tarderont pas à surgir. Chaque jour apporte son lot de malheur et de bonheur. Deux ans plus tard, le foyer sera égayé par l’arrivée d’une deuxième fille, à laquelle ils ont choisi un beau prénom : Nora. Puis, un troisième enfant, Nawfal. Au fil du temps, la relation entre le papa et la maman est devenue très tendue. Les disputes se multiplient. Préoccupé par ses différends, le couple néglige ses enfants, qui avaient besoin de son amour et de sa tendresse. Leur vie est devenu un véritable enfer.
Pour fuir cette atmosphère conflictuelle, le père disparaissait de temps à autre. Il se réfugiait chez ses parents en abandonnant sa femme et ses trois enfants.
Le jour du drame, le père s’est rendu encore une fois chez ses parents après une fâcheuse bagarre.
Jeudi 12 avril 2007. La mère était chez elle avec ses deux filles, Hanane et Nora, âgées respectivement de sept et cinq ans et son garçon, âgé de deux ans. Vers 17 h, Nora est sortie pour jouer pas loin de chez elle. 19 h a sonné, puis 20 h, 21 h…Nora n’est pas encore rentrée chez elle. Sa mère est sortie la chercher. En vain. Nora n’est plus au quartier. Où devait-elle aller? La mère n’a pas de réponse et elle ne l’a trouvé chez personne. Elle a cherché dans toutes les ruelles du quartier. Pas de signe de vie de Nora. Les larmes aux yeux, la mère a cru qu’elle était kidnappée par son mari. Elle s’est adressée à la police, a déposé une plainte et est revenue chez elle. Elle a passé une nuit blanche avant de retourner le lendemain matin au commissariat. Pour la police, il s’agit d’une plainte ordinaire comme celles qu’elle reçoit quotidiennement et elle ne mérite pas d’être traitée le plus tôt possible. La mère poursuit sa recherche.
Samedi 14 avril. 7 h 30 mn. Des habitants ont remarqué un cadavre d’une fillette, toute nue, jeté près du lotissement «Labyed» et pas loin de l’hôpital «Assalama» et du commissariat régional de police. Horrible. Le corps portait des traces de violence, mais pas de blessures. Mais ses parties intimes étaient ensanglantées. Alertée, la police est arrivée enfin. À qui appartient le cadavre ? À Nora. Qui l’a violée et l’a tuée ? L’enquête policière n’a pas pu élucider le mystère. Il fallait attendre un appel téléphonique anonyme, mettant en cause un certain Nouredine Gaga, pour mettre la main sur l’auteur du crime. Il s’agit d’un repris de justice, sans profession, âgé de quarante-deux ans, divorcé et père d’une fille de huit ans. Cet ivrogne est issu d’une famille qui jouit d’une bonne réputation dans la ville. Il a un frère, enseignant les maths au deuxième cycle d’enseignement fondamental, une sœur enseignante au primaire, une deuxième, infirmière de son état et deux autres sœurs qui travaillent aux Émirats arabes unis. Nouredine qui vit seul, occupe une maison au même quartier. Bref, il est le voisin de la famille de Nora. Ce jeudi 12 avril, après avoir bu trois-quart de litre de l’eau-de-vie, il a fait rentrer Nora chez lui. Il n’a attiré l’attention de personne. En verrouillant sa maison, il l’a séquestrée dans une chambre où il a abusé d’elle à maintes reprises.
Samedi 14 avril, vers 3 h du matin, quand elle a commencé à crier lorsqu’elle n’a plus supporté l’enfer de ce monstre sans pitié, il a saisi un oreiller et l’a mis sur son visage. Il a continué à la violer. Après avoir fini, il a découvert qu’elle est passée de vie à trépas.
Après quoi, il a mis le feu dans ses vêtements. Un moment plus tard, il a emmené le cadavre pour le jeter à la belle étoile. Avant le réveil des habitants, il a voyagé à Béni Mellal pour rejoindre sa sœur. C’est chez elle qu’il a été arrêté avant d’être emmené à Kelâat Sraghna. Nouredine a avoué sans regret son crime. Les policiers n’ont pas pu procéder, lundi matin, à la reconstitution du crime. Car les habitants de la ville lui ont barré le chemin tentant de se venger de cette personne qui a violé l’innocence de Nora avant de la tuer. L’association «Touche pas à mon enfant» est intervenue pour calmer les tensions des habitants. Le mis en cause, Nouredine, a été traduit, mercredi, devant la Cour d’appel de Marrekech.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma