Le 5ème round de négociations resté sans lendemains depuis début 2008 revient sur le devant de la scène. Intervenant vendredi devant le Parlement, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Taïeb Fassi Fihri, a relevé plusieurs contradictions dans les déclarations des dirigeants du Polisario. «Le Polisario est tantôt pour et tantôt contre», a dénoncé le chef de la diplomatie marocaine, qui a appelé à la vigilance et à la mobilisation pour «faire face avec fermeté aux manœuvres des séparatistes qui misent sur des initiatives vaines pour avorter l’initiative marocaine (proposition d’autonomie sous souveraineté marocaine) et conduire les négociations vers l’impasse ». La réaction du ministre Fassi Fihri, exprimée vendredi devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense nationale et des Affaires islamiques de la Chambre des représentants, intervient au lendemain de déclarations opposées de membres de la direction du Polisario. M’Hammed Khaddad, représentant du Polisario auprès de la Minurso, a annoncé, dans une récente interview au quotidien espagnol El Pais, la décision du front de suspendre, unilatéralement, le processus de Manhasset. Le même son de cloche a été relevé chez le soi-disant «Premier ministre» du front, Abdelkader Taleb Omar, qui a évoqué, lors d’un récent passage à Alger, des «difficultés à reconduire actuellement le processus de Manhasset», s’en prenant, de manière directe, au médiateur onusien Peter van Walsum. Ce dernier est accusé par les séparatistes d’avoir pris parti pour l’offre marocaine d’autonomie, au détriment de «l’option de l’indépendance» prônée par le Polisario et que l’émissaire onusien a déclarée «irréaliste et irréalisable» dans son rapport du 13 avril au Conseil de sécurité.
Depuis ce jour, le Polisario, avec l’Algérie, multiplie les «vaines initiatives» en vue de pousser le responsable onusien vers la porte, allant jusqu’à verrouiller toute possibilité de contact en vue de poursuivre le processus de négociations. Le ministre Fassi Fihri a affirmé que le but recherché par cette nouvelle manœuvre était non seulement de discréditer le responsable onusien mais aussi et surtout de « faire avorter l’initiative marocaine». Le Polisario, et son mentor algérien, savent que les vents ont tourné à la faveur de l’offre marocaine, et que la pression internationale a bel et bien changé de camp, pour s’installer du côté d’Alger.
Les parties hostiles veulent aujourd’hui se dérober à leurs responsabilités. Une réalité que la Commission des Affaires étrangères, présidée par Fouad Ali El Himma, n’a pas manqué de relever, en saluant les progrès réalisés grâce à l’initiative marocaine pour négocier un statut d’autonomie pour le Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine.
M’Hamed Hamrouch
Aujourdhui.ma