«L’Espagne est convaincue qu’avec l’assistance de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU et le soutien des pays amis, toutes les parties avanceront et les négociations directes déjà en cours aboutiront à un accord», a souligné le chef de la diplomatie espagnole dans un discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le conflit au Sahara «est un des obstacles majeurs au processus d’intégration de l’Union du Maghreb arabe», rappelle M. Moratinos en réaffirmant l’engagement de son pays en faveur d’une solution politique à cette question.
«Nous nous sommes activement engagés dans la recherche d’un accord politique qui soit juste et définitif, un accord qui respecte le principe d’autodétermination dans le cadre des Nations Unies», a ajouté M. Moratinos.
Pour rappel, le Maroc a présenté, en avril dernier, une initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie pour la région du Sahara, fruit de larges consultations aux niveaux national et international. L’initiative a été saluée par le Conseil de sécurité de l’ONU qui l’a qualifiée de «sérieuse» et «crédible». Sa présentation devant le Conseil a été précédée d’une tournée diplomatique marocaine dans différentes capitales du monde, principalement européennes. C’est en cette période que l’Espagne avait déjà manifesté son soutien pour une solution politique de la question.
En mars dernier, M. Moratinos, avait en effet, soutenu devant le Parlement espagnol que le projet marocain présente de grandes chances pour favoriser «le dialogue et la négociation entre les parties concernées sans conditions préalables».
Au cours de ce débat parlementaire, le chef de la diplomatie espagnole a estimé que le projet marocain fait avancer le traitement du dossier au sein des Nations Unies où il pourrait «créer une dynamique». M. Moratinos qui répondait devant le Congrès et le Sénat au parti de l’opposition au sujet de l’appui espagnol au plan de l’autonomie, a tenu, par la même occasion, à rappeler la position de l’Espagne par rapport au projet d’autonomie. Il a souligné qu’il s’agissait là d’une opportunité pour «la négociation directe» et l’ouverture du dialogue.
Le Parti Populaire qui se montrait frileux, voire hostile au plan d’autonomie proposé par le Maroc a fini par se raviser et changer complètement de vision après le début des négociations en juin dernier à Manhasset.
Ainsi et dans un entretien accordé, début août, au quotidien Asharq Al-Awsat, le porte-parole de la commission des affaires extérieures du PP, Gustavo de Aristegui, s’est déclaré optimiste quant aux contacts directs entre les parties, qui constituent, un «pas important sur la voie de la solution du problème pour mettre un terme au conflit du Sahara, vieux de plusieurs décennies».
La solution de ce problème équivaut à la mise en marche de l’un des principaux «moteurs de stabilisation de la région du Maghreb arabe», a-t-il assuré, estimant que les négociations directes constituent «un pas de géant qui revêt une importance extrême».
Le PP rejoint ainsi la position défendue depuis le début par le PSOE au pouvoir, une position désormais dominante au sein de la société et l’opinion publique espagnole.
Tahar Abou El Farah
Aujuordhui.ma