Une nette croissance par rapport aux deux dernières années. 2005 et 2004 ont enregistré respectivement un chiffre d’affaires de 590 et 544 millions d’euros. Une donne assez révélatrice de la courbe ascendante prise par cette activité illicite durant ces deux dernières annéesn dont les répercussions ne cessent de plomber l’économie nationale.
Cette embellie enregistrée est à mettre essentiellement à l’actif des colporteurs marocains qui empruntent quotidiennement, et dans un rythme établi depuis bien des années, le chemin vers cette ville occupée. Une ruée qui se traduit en euros sur les comptes des commerçants et par ricochet sur l’économie du préside, qui ne doit sa survie et sa croissance qu’à la contrebande.
Les responsables et les médias espagnols fort gênés par cette dénomination ont rebaptisé cette activité illégale de «commerce atypique». Par ailleurs, les mêmes chiffres avancent que durant l’année écoulée, quelques sept millions de passages ont été enregistrés, soit une hausse de 20% par rapport à l’année 2005.
En relation avec ce «commerce atypique», la taxe sur les produits importés, destinée exclusivement à la contrebande, a enregistré en 2006, 48,8 millions d’euros, soit une hausse de l’ordre de 18,54% par rapport à 2005.
Dans pareil contexte, il était tout à fait prévisible que l’administration locale opère un renforcement de l’effectif de la police et des fonctionnaires dédiés exclusivement aux contrôles des colporteurs. Une revendication par ailleurs de l’association des policiers et des commerçants qui subissent souvent des bousculades au principal point de passage.
Des incidents qui ont motivé à maintes reprises sa fermeture. La contrebande représente la principale activité dans le préside occupé de Melillia, une situation appelée à perdurer tant que de l’autre côté de la frontière, des mesures drastiques contre la floraison de cette activité illicite n’ont pas été adoptées. La fermeté est de mise. Il y va de la survie de l’économie nationale et bien évidemment des projets d’envergures menées actuellement dans la région du Nord du Royaume.
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Une embellie fragile
L’embellie de cette activité illégale est fragile.
Les commerçants du préside occupé le savent très bien. Aux aléas des relations entre le Maroc et l’Espagne est venu s’ajouter la présence de nouveaux éléments qui menacent réellement la pérennité de cet état des lieux. En effet, les produits made in China commencent à envahir la ville. Déjà des cris d’alarme ont été lancés au gouvernement de Madrid pour mettre un terme à la déferlante chinoise. Un fait qui atteste si besoin est de la fragilité de cette embellie.
Mohamed Jaabouk
LE MATIN