Ceci n’est pas un polar américain, encore moins un film d’action. C’est une réalité. L’histoire se passe au quartier Belvédère de Casablanca. Nous sommes en dernière semaine du mois de juin. Comme à l’accoutumée, cette jeune employée d’un des points de vente Méditel de Belvédère ouvre la porte du magasin. Elle ne savait pas que sa journée allait prendre une tournure assez spéciale.
Asmaa A. y travaille depuis belle lurette. Depuis son embauche, elle a l’a l’habitude de vérifier des centaines de cartes nationales et de documents des clients pour leur revendre des packs GSM. Elle n’a jamais douté de l’authenticité des papiers livrés par les clients. Cependant, les documents de ce jeune qui venait d’entrer dans le magasin ne lui inspiraient pas confiance. Elle ignorait pour quelle raison, les documents de ce client qui venait de se planter devant elle lui ont mis la puce à l’oreille. C’est ainsi qu’elle se met à les vérifier avant de lever les yeux sur le client et de le scruter curieusement. Elle remarque que le jeune homme est très élégant. Portable dernier cri à la main, il lui lance un sourire à chaque fois qu’elle le regarde. Ce qui l’intrigue davantage. Mais elle prend son courage à deux mains et lui demande : «Vous venez de me dire que vous voulez acheter deux packs GSM abonnement, un Motorola 6188 et un Nokia 9300, c’est bien ça ?». Elle continue à regarder attentivement la carte d’identité du client.
Et d’ajouter : «Mais leur prix ne coûte pas moins de 11 mille dirhams, vous êtes bien sur que vous voulez les acheter ?». À cette question, le jeune répond affirmativement sur un ton nerveux.
La revendeuse qui semble n’avoir pas l’intention de se tromper sur son apparence, lui explique calmement qu’elle n’en dispose plus depuis samedi. Mais elle déclare qu’elle les aura dans l’après-midi. Quand il a voulu récupérer ses documents, elle lui a lancé un sourire et lui a exprimé son désir de ne pas le perdre comme client. Elle réussit finallement à le convaincre de laisser ses papiers et de revenir l’après-midi. Après quoi, il s’est dirigé vers sa voiture, une Hyundai, garée devant le point de vente.
Aussitôt, la revendeuse compose le numéro 19 et appelle la police. Les éléments de la brigade urbaine de la police judiciaire, district de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ se sont dépêchés sur les lieux pour se procurer des documents que le client avait laissés chez la jeune employée. En retournant au commissariat pour vérifier la photocopie de la carte d’identité nationale, ils ont découvert qu’elle est fausse et que toutes les informations consignées dans les autres documents livrés par le client sont fausses. Bref, ils sont persuadés que le client n’est autre qu’un faussaire doublé d’un escroc.
Les enquêteurs retournent donc, l’après-midi, au quartier Belvédère et montent une surveillance un peu plus loin du point de vente de Méditel. Comme prévu, le jeune homme revient vers 15 heures et gare sa voiture de nouveau devant le point de vente. Une fois dans la boutique, il demande à l’employée de lui préparer sa commande. Quelques minutes après, il est surpris par la présence des policiers qui lui demandent gentiment de l’accompagner au commissariat. Il lui ont expliqué que ses documents étaient tous faux.
En effectuant également la perquisition de la voiture, ils ont découvert des dizaines de faux documents dont des cartes d’identité nationales. Soumis aux interrogatoires, le jeune homme a dévoilé sa vraie identité. Il s’agit d’Abdelkrim O., âgé de vingt-sept ans.
Participant avec des escrocs dans le domaine de la falsification des documents, il a décidé enfin de travailler seul, tout en montant un réseau de revendeurs de packs GSM volés. Pour ce faire, il a contacté des pickpockets, leur demandant de l’approvisionner en cartes d’identité nationales. Pour les falsifier en changeant leurs informations et leurs photos d’identité. Avec ces cartes, les escrocs s’adressaient à des agences bancaires pour ouvrir des comptes et tirer des chéquiers. Usant de la même stratégie, A.O a ouvert vingt-quatre comptes bancaires au Crédit du Maroc, la BMCE, Crédit Agricole et au CIH.
Il se rendait ensuite à des points de vente de Méditel pour s’abonner et se procurer des packs GSM contre de faux documents et des chèques en bois. Il donnait le butin à ses complices, Brahim, Abderrazak et Hicham, âgés respectivement de vingt-six et vingt-cinq ans. Ces derniers se chargeaient de la liquidation de ces packs à la Joutéa de Derb Ghallef. Abdelkrim a avoué avoir arnaqué vingt-sept points de vente Méditel dont ceux qui sont situés aux deux hypermarchés Marjane, d’Aïn Sebaâ et de Bouskoura et aux boulevards Hassan II, Mohammed V, des FAR, Abdelmoumen, Bir Inzarane, Massira.
Le jeune faussaire, sans antécédents judiciaires, qui ne se souvient pas du nombre des téléphones portables achetés avec des chèques sen bois, a été traduit en justice.
source:aujourdhui
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