Marrakech : un réseau porno démantelé

Une opération menée par les services des Renseignements généraux, en collaboration avec des éléments de la Police judiciaire de Marrakech, s’est soldée par l’arrestation de dix-huit membres d’un réseau criminel spécialisé dans la production de films à caractère pornographique homosexuel.

L’arrestation des accusés, dont un cameraman français d’origine marocaine, a eu lieu le 17 février. Cette opération réussie est le fruit d’à peu près deux mois d’investigation policière, durant laquelle des éléments des RG et de la PJ étaient parvenus à infiltrer le réseau en question. La plupart des accusés, qui campent le rôle d’homosexuels, sont issus d’un quartier populaire de la préfecture de Sidi Youssef Ben Ali. Agés entre 18 et 20 ans, ils se sont retrouvés embarqués dans cette mésaventure par besoin financier.

«L’enquête, qui s’est effectuée dans la discrétion la plus totale, a été déclenchée sur information collectée par les services des RG, suivie d’une opération d’infiltration en profondeur ayant permis d’identifier la majorité des membres du réseau et de localiser tous les sites ayant servi aux tournages», explique-t-on.

Selon un responsable à la Direction des RG à Rabat, représentée au niveau de tout le territoire national, d’autres suspects sont aujourd’hui «activement recherchés». Sur le nombre des personnes recherchées, six à sept nous ont été citées. Il s’agirait principalement de jeunes commanditaires français, sans oublier des «rabatteurs» marocains. Ces derniers avaient réussi à développer un «commerce très juteux» sur l’axe Marrakech-Paris. Se présentant dans le pays d’accueil comme de «simples producteurs de cinéma», les accusés sollicitent les services de gens interlopes de la ville ocre pour entraîner des filles de joie et des acteurs porno dans les fameux ryads, qui se livrent à leur tour à des ébats amoureux sous l’œil des caméras. Les protagonistes de ces films sont racolés en leur faisant miroiter un «chèque en blanc» pour un «séjour luxueux» dans l’Hexagone. Il n’en fut rien. Promesses illusoires.

Pourtant, après filmage, les images hard sont mises sur le Net moyennant des sommes d’argent considérables. Les perquisitions effectuées dans les lieux de tournage ont d’ailleurs permis la saisie, entre autres objets, des contrats prévoyant l’exclusivité sur les droits de diffusion.

Sur l’ampleur de ce commerce, aucune précision n’a été donnée pour l’instant.

Les 18 accusés, placés en garde à vue depuis le 17 février, devaient être déférés hier lundi devant la justice. Il faut attendre le démantèlement de l’ensemble du réseau pour connaître la véritable dimension de l’affaire. «Tant qu’on n’a pas encore mis la main sur les autres suspects, on ne pourrait pas préjuger du fait que ce réseau pourrait avoir des antennes dans d’autres villes que Marrakech», nous a-t-on précisé à la Direction des Renseignements généraux à Rabat.

Le «cerveau» présumé de ce réseau, et de ce fait le plus activement recherché, serait un manager superviseur en France, opérant à la tête d’une boîte de production de films pornographiques.

La police de Marrakech a démantelé, il y a quelques années, un réseau de pornographie pédophile animé essentiellement par des ressortissants français.

Aujourd’hui.

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