Les intervenants ont souligné un rapprochement, voire une convergence des points de vue sur les principaux thèmes évoqués, une conscience accrue que des problèmes demeurent posés et que l’espoir était grand de voir prendre corps un futur prometteur dans les relations entre les deux pays.
Miguel Angel Aguilar Tremoya, journaliste de renom et membre du comité Averroes, a été le premier à critiquer la prestation des médias dans le rapprochement entre les deux pays, s’interrogeant sur la façon ‘d’intéresser la presse à cet aspect primordial’ de l’entente entre les deux pays.
Il a appelé à donner plus de ‘visibilité’ aux réalisations qu’accomplissent de concert les deux pays et de souligner que le futur commun est la ‘clé de stabilité’ sur les deux rives de Gibraltar.
La traduction comme moyen d’échange et de connaissance mutuelle a été au centre de l’exposé de Bensalem Himmich, écrivain et universitaire, qui a souligné l’importance du travail accompli par les traducteurs, bien que beaucoup de chemin reste à parcourir dans ce domaine.
Son collègue de l’université de Barcelone, Eloy Martin Corrales, a recensé tous les écrits espagnols sur le Maroc depuis 1851, qu’il a estimé à plus de 1100, dont 477 ouvrages ont été écrits entre 1956 et 2006, couvrant l’ensemble des aspects ayant trait aux relations bilatérales .
Corrales a indiqué que ce fond bibliographique témoigne de ‘l’intérêt accru que portent les auteurs espagnols au Maroc’, regrettant toutefois que les rayons des bibliothèques en Espagne comptent peu d’auteurs marocains traduits au castillan.
Comment faire de la coopération culturelle une base d’un futur commun entre le Maroc et l’Espagne, telle était la question à laquelle a tenté de répondre Antonio Reyes Ruiz, directeur du centre Al-Andalus (Tetouan-Séville).
Selon Ruiz, la culture constitue un aspect basique de la coopération espagnole au Maroc conditionnée par le voisinage, la dimension européenne qui entre inéluctablement en ligne de compte, les intérêts économiques réciproques et la multiplicité des intervenants espagnols devant un manque d’orientation claire dans les objectifs à atteindre.
Le directeur de l’Institut Cervantes de Casablanca, Antonio Martinez Luciano, a livré quelques statistiques sur l’enseignement de la langue espagnole au Maroc, relevant l’accroissement constant dans la demande de la part des jeunes marocains, qui sont plus de 50.000 à suivre des cours de castillan chaque année.
Clôture des travaux du colloque
Clôturant les travaux de cette rencontre, Carmen Romero, présidente du ‘Cercle méditerranéen’, a invité toutes les personnes engagées dans cette oeuvre de rapprochement entre les deux pays à se rendre au Maroc pour prendre la mesure, in situ, des efforts entrepris afin de développer les infrastructures et améliorer le niveau de vie des habitants, générant un élan d’espoir à travers le pays.
‘Les femmes marocaines, a-t-elle souligné, nous ont montré comment l’avancement était possible’, en référence à une précédente table ronde, la veille, sur le rôle des femmes dans la consolidation des liens entre l’Espagne et le Maroc. ‘Saisir les opportunités et endiguer les risques de l’avenir commun maroco-espagnol dépend, selon elle, des Marocains et des Espagnols pour que notre voisinage’ devienne fructueux pour le bien des deux pays.
Comme ‘l’Espagne a un rôle à jouer dans l’avenir du Maroc, le Maroc a aussi un rôle important à jouer dans la construction de notre avenir’, a insisté Romero.
Ce colloque a réuni, trois jours durant (28-30 août), une pléiade de penseurs, d’écrivains et de décideurs marocains et espagnols qui ont réfléchi sur l’état des relations de coopération entre le Maroc et l’Espagne depuis l’Indépendance du Royaume.
La rencontre, inscrite dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance du Maroc, avait offert une opportunité pour ‘faire un état des lieux et de réfléchir sur l’avenir des relations avec des pays qui partagent avec le Royaume des pans entiers de l’histoire’.
Elle a été organisée par l’Institut des Etudes Hispano-Lusophones (IEHL-Rabat) en collaboration avec l’Université Internationale Menendez Pelayo de Santander, sous le thème ‘Espagne-Maroc: 50 ans de coopération. Dialogues pour la construction d’un avenir commun’.
Son initiateur, l’IEHL, se veut un instrument de diplomatie culturelle ayant pour vocation de revaloriser le patrimoine historique et culturel que partage le Maroc avec le monde hispano-lusophone et de consolider les liens de coopération et d’échange culturel avec les pays qui ont l’espagnol et le portugais en partage.
Menara.ma