L’Istiqlal, aussi, veut le perchoir de la Chambre des conseillers

Ainsi, une «haute commission» rassemblant Abdelwahed Radi, Mohamed Guessous, Abdelkader Baïna et Driss Lachgar pour les socialistes et Saad Alami, M’hamed El Khalifa, Abdelhamid Aouad et Abdelhak Tazi pour les istiqlaliens a tenu plusieurs réunions afin de plancher sur l’éventuel soutien de l’USFP.

Jusque-là, les positions des uns et des autres semblent aux antipodes, d’où un sentiment d’amertume, à peine caché, qui transparaît dans les discours des leaders du plus vieux parti du Maroc.

L’Istiqlal convoite la présidence de la Chambre des conseillers et l’a fait savoir à maintes reprises. Pour le parti d’Abbas El Fassi, ce poste peut faire oublier aux militants la sévère dérouillée infligée par l’USFP, il y a une année et demie, lors de la course pour la présidence de la Chambre des représentants. Cet épisode qui avait failli faire voler en éclats une Koutla qui sombrait dans une profonde léthargie hante toujours les esprits au sein de l’Istiqlal.

Aujourd’hui, les inextinguibles haines du passé menacent de refaire surface. L’USFP se dit prête à soutenir jusqu’au bout son allié… Mais pas en mettant en péril l’unité de la majorité gouvernementale. Une nuance de taille qui signifie clairement qu’à une année des élections et face à des échéances plus importantes que les “ ambitions personnelles ” des uns et des autres, le choix est naturellement fait… en faveur de Mostapha Oukacha, actuel président et candidat du RNI.

D’autant plus, ajoute un membre du bureau politique du parti de la Rose, la réalité des chiffres s’impose à tout le monde et surtout à l’Istiqlal. La Koutla ne dispose que de 92 sièges sur les 270 que compte la deuxième chambre. “ La loi de l’arythmique est imparable ”, renchérit malicieusement ce même dirigeant socialiste. Si la Koutla va à cette bataille sans l’appui de la majorité, elle va certainement la perdre et hypothéquer ses chances pour les élections de 2007. L’Istiqlal est donc dans une position inconfortable.

Soit il présente son candidat et dans ce cas, il perd sur les deux tableaux : il se brouille avec ses alliés et subit une autre défaite. Soit il se retire de la course et, une fois encore, Abbas El Fassi devrait faire face à l’ire des militants mécontents.

Il est clair que malgré les trésors d’énergie déployés par certaines personnes des deux bords, entre l’Istiqlal et l’USFP la logique de l’affrontement est inscrite dans les faits. Si officiellement, les deux partis se sont réconciliés, dans les coulisses, méfiances, petites attaques et grandes manœuvres n’ont jamais cessé…

Karim Douichi

LE MATIN

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