Lors d’un débat en plénière sur la question du Sahara, organisé à la Chambre des communes britannique, en présence du ministre des Affaires étrangères, Margaret Beckett, et de l’ambassadeur du Maroc en Grande-Bretagne, Mohamed Belmahi, le ministre au Foreign Office chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Kim Howells, a affirmé que son pays n’a jamais changé sa position.
Le responsable britannique a expliqué que «le Royaume-Uni soutient le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’Onu dans leurs efforts visant à aider les différentes parties à surmonter l’impasse et à avancer vers une solution négociée à ce conflit régional».
Cité par l’agence de presse MAP, le ministre britannique a mis l’accent sur «le soutien aux efforts du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, et de son envoyé spécial Peter Van Walsum». Malheureusement, ce dernier a été déclaré «persona non grata» à Alger et à Tindouf, quelques jours après l’annulation de la visite à Alger du Haut commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) qui devait avoir lieu les 24 et 25 mai dernier.
Le niet algérien prouve les véritables intentions de ce pays de saper tous les efforts d’un règlement pacifique de la question.
Le Royaume-Uni, pays membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu a toujours maintenu le contact avec les parties et tenté de les encourager à respecter le processus de règlement onusien.
Il a, à maintes reprises, exhorté le Maroc et l’Algérie à «enterrer leurs différences» en vue du règlement de la question du Sahara. Soulignant que l’Onu avait confirmé l’inapplicabilité du plan de paix de 1991, K. Howells a tenu à préciser que son gouvernement «est en contact étroit avec le Maroc au sujet du projet d’autonomie que le Royaume compte présenter pour régler la question».
«Dans le cadre de ses efforts visant à finaliser ce projet, de larges consultations démocratiques sont déjà en cours au Maroc, avec la participation des représentants de la population marocaine», a poursuivi le ministre britannique, rappelant les entretiens qu’il a eus la semaine dernière à Londres avec une délégation marocaine comprenant Mohand Laenser, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes, et Taieb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération.
Ces derniers faisaient partie des délégations ministérielles dépêchées par S.M. le Roi Mohammed VI auprès des cinq pays membres permanents et de certains pays membres non permanents du Conseil de sécurité de l’Onu.
Ces missions intervenaient à la veille de la réunion du Conseil de sécurité, qui doit se prononcer avant la fin de ce mois, sur la question du Sahara, à la lumière notamment du rapport que va lui présenter le secrétaire général de l’Onu.
Kim Howells a, par ailleurs, réfuté les allégations de violations des droits humains, notamment dans les provinces du Sud, relevant que le secrétaire général de l’Onu n’a fait aucune mention, dans son dernier rapport, d’éventuelles violations des droits humains par le Maroc.
Le Maroc, pays signataire des principales conventions internationales, a fait des pas importants vers la consolidation des droits de l’Homme, a-t-il affirmé lors de ce débat, tenu au Westrminster Hall du Parlement britannique dans le cadre du «adjournment debate». Pour sa part, l’Espagne par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a souligné la nécessité d’engager des négociations entre les parties en conflit pour trouver une «solution politique mutuellement acceptable». Devant le Congrès des députés, Moratinos a expliqué que le gouvernement espagnol «a tenté, tente et tentera d’impulser la recherche d’une solution définitive au problème du Sahara qui soit juste, politique et mutuellement acceptable» par les parties en conflit.
Il est nécessaire que «les parties aient la volonté de négocier et trouver une solution dans le cadre des Nations unies et (qui soit) conforme aux principes et résolutions des Nations unies», a ajouté le chef de la diplomatie espagnole. La «solution politique» à laquelle parviendront les parties obtiendra sûrement un consensus à New York, a dit le ministre qui a relevé l’importance de trouver un cadre pour impulser cette solution.
El Mahjoub Rouane
LE MATIN