Les usagers du train victimes de vandalisme

Selon les responsables de l’Oncf, la voie ferrée de cet axe est souvent perturbée par le vol de contrepoids de tension. Le pillage de ces matériaux de fonte qui soutiennent les lignes caténaires entraîne par contrecoup des perturbations du trafic ferroviaire. «Malgré les efforts établis au niveau de l’Oncf pour couper court à ces actes de vandalisme, le nombre des vols ne cessent d’augmenter», explique un fonctionnaire de l’Office.

Et d’ajouter que ce chiffre a déjà atteint les 159 opérations au cours de cette année. «Les voleurs ne manquent pas d’imagination pour s’acquérir ces pains de fer convoités pour leur prix élevé. Rien qu’en juillet dernier, ils se sont emparés d’environ 600 kilogrammes de contrepoids», indique un autre responsable de l’Oncf. Selon cette même source, les installations volées sont souvent revendues à des ferrailleurs ou des fonderies à des prix insignifiants par rapport aux dégâts causés. Il est à signaler que l’Office des chemins de fer enregistre également d’énormes pertes suite aux vols successifs des fils électriques.

Rappelons que la disparition, dans la nuit du 10 au 11 août, de câbles de signalisation entre les gares de Aïn Sebaâ et Casa-voyageurs a engendré une perturbation du trafic ferroviaire, selon un communiqué de l’Oncf. Cet «acte de malveillance» a ainsi causé une panne importante des installations ferroviaires au niveau du triangle de Casablanca et entraîné la suppression de 4 trains navettes rapides (TNR) vers l’aéroport Mohammed V et Kénitra. «A cause de ces agissements maléfiques je suis souvent en retard à mon travail pour plus de deux heures.

Les trains sont bondés et les gares sont au comble de l’encombrement», affirme un jeune homme qui fait la navette Rabat-Casa chaque jour. Les trains sont de la sorte loin d’être le moyen de transport le plus sûr au niveau de «cet axe du risque». Les clients des chemins de fer sont également victimes de certains actes de vandalisme.

Il s’agit de jet de pierres qui terrorise les usagers du train. «J’ai déjà été victime et témoin de plusieurs actes de «barbarie» et de jet de pierres qui nuisent à l’image de la société marocaine. Les voyageurs ne se sentent plus en sécurité en train surtout entre Aïn Sebaâ et Mohammedia», affirme cette Casablancaise qui poursuit ses études à Rabat. «J’ai déjà été blessée par les éclats d’une vitre cassée par des jeunes qui squattent les alentours de la gare Aïn Sebaâ», rétorque une autre passagère.

Les voyageurs en provenance des gares de Casablanca sont ainsi hantés par le manque de civisme de certains clochards et bidonvillois, qui s’amusent à briser les fenêtres des trains.

Au premier semestre de 2006, 473 jets de pierre ont ciblé les trains marocains. Il est à rappeler qu’il faut environ 1.500 DH pour remplacer chaque vitre.

L’Oncf est ainsi obligé de payer cher l’insouciance de certains Casablancais. A titre d’exemple, l’Office a versé, en 2005, 600.000 DH à cause des dégâts occasionnés par ces actes de vandalisme. Entre-temps, il ne pouvait que déplorer ces «actes irresponsables».

Nadia Ouiddar

LE MATIN

Commentaires