Le refus des familles quant à l’enrôlement de leur progéniture au sein de «l’armée» du mouvement des mercenaires trouve également racine dans les mensonges et les tergiversations du chef des milices (Ne seront pas conscrits les enfants des «chefs gradés».) L’enrôlement signifie surtout la déportation vers Cuba.
Pour rappel, les enfants, après les camps de Tindouf, connaissent de nouveau la séquestration à Cuba. Ils sont ainsi élevés à l’écart de tout contact dans la perspective de l’homme nouveau du socialisme.
Et pas question de les rapatrier avant que le greffon ait pris sur eux.
Ces enfants deviennent des hôtes involontaires du pouvoir cubain, grand frère autoproclamé d’une internationale tropicale et socialiste.
Ces enfants seront triplement déracinés, aussi, les parents refusent leur déportation.
En attendant que l’appel des familles soit entendu par la communauté internationale, la déportation des enfants continuera tandis que la chaîne grinçante de l’amitié socialiste poursuit son cours.
Cette situation devient de plus en plus préoccupante alors que Mohamed Marrakchi, désavoué par ses pairs, est toujours obsédé par la seule tâche de conserver éternellement les rênes en condamnant une population séquestrée et torturée par des experts en la matière. En effet, la liste des tortionnaires en exercice est longue et commence par un nom qui ne peut être effacé de la mémoire de plus d’un : M’Barek Khouna Abdeslam (ex-directeur de la prison Errachid ), actuellement membre de la direction de la sécurité militaire à Rabouni et bourreau en chef.
Quant à Souidi Waggag, procureur et responsable de la gendarmerie du polisario, celui-ci excelle dans l’art des interrogatoires avec une seule issue : la mort.
Autant de constats qui interpellent la communauté internationale et suscite sa réaction.
Aussi, dans le cadre du débat général de la 57e session du Comité exécutif du Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), l’ambassadeur Mohamed Loulichki, représentant permanent du Royaume auprès des Nations unies à Genève, a réitéré les préoccupations du Maroc à l’égard de la situation des populations des camps de Tindouf privées depuis plus de trente années de leurs droits les plus élémentaires, droits à la protection, à l’assistance adéquate, à l’éducation appropriée de leurs enfants, à la libre circulation et au retour volontaire à la mère patrie, le Maroc .
Le diplomate marocain a ajouté que le pays encourage les efforts déployés par le Haut commissaire pour adapter l’Organisation à l’environnement évolutif dans lequel elle opère en liant la gestion des ressources budgétaires et humaines aux buts et objectifs prioritaires du HCR.
Dans le cas d’espèce, les dirigeants du polisario ont beaucoup à se reprocher, d’autant plus que le HCR n’a jamais été autorisé à recenser les séquestrés de peur que la vérité ne se dévoile.
En tout état de cause, depuis plusieurs années, les responsables du polisario opèrent, au vu et au su de tout le monde, de grands détournements de l’aide humanitaire, publique et privée, octroyée aux populations des campements de Tindouf.
Des centaines de tonnes de denrées, de médicaments et de biens d’équipement sont régulièrement vendues à travers des filières dans le sud algérien (Bechar, Laâbadla, Oum Laâsal, Adrar…).
Les recettes des ventes frauduleuses vont dans deux directions : renflouement des caisses du mouvement pour ses diverses actions et alimentation des comptes personnels de Abdelaziz Marrakchi et des membres de sa famille (commerçants à Tindouf, Bechar, Oran, Oum Laâssal) ainsi que ceux d’autres dirigeants du polisario.
Plusieurs rapports accablent les actes de ce mouvement qui commence à perdre des soutiens de par le monde.
Un mouvement qui se révèle être une épine pour des politiciens du Maghreb, désireux de voir à court terme une redynamisation réelle de l’UMA.
En effet, la marche du Maghreb arabe demeure entravée par la question du Sahara.
Le projet d’autonomie proposé par le Maroc contribuera sans aucun doute à transcender cette inertie , a affirmé Mohamed Faraj Doukkali, ambassadeur du Maroc au Caire, lors d’un récent entretien accordé au quotidien égyptien Al Ahram .
Un projet auquel s’oppose l’Algérie sous prétexte qu’elle n’est pas partie prenante.
Latifa Cherkaoui
LE MATIN