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Les retenues sur les salaires des grévistes suscitent la polémique

Le gouvernement a décidé de généraliser les retenues sur salaires à tous les grévistes au niveau du secteur public et des collectivités locales. Après avoir brandi la menace des retenues sur salaires, le gouvernement passe aujourd’hui à l’acte. De quoi attiser la colère des grévistes et des centrales syndicales. «L’argent que l’Etat verse à ses fonctionnaires et agents provient des deniers publics. La grève non justifiée constitue une perte pour la Trésorerie du Royaume», indique Mohamed Abbou, ministre délégué chargé de la Modernisation des secteurs publics, dans un entretien accordé à ALM (Voir page 4). Après la grève du 27 janvier dernier, des centrales syndicales ont appelé de nouveau à observer une journée de grève dans les administrations publiques, semi-publiques et les collectivités locales, hier mardi 10 février. Ce débrayage devait être suivi d’une manifestation et un sit-in devant le ministère de la Modernisation des secteurs publics. Annoncée la veille de cette grève, la décision sur les retenues sur salaires est qualifiée d’«arbitraire» par les syndicats. «Les retenues sur salaires constitueraient une démarche arbitraire. C’est une violation flagrante du droit syndical», affirme Abderrahmane El Azzouzi, secrétaire général de la FDT (Voir page 4). Toucher les salaires des grévistes mettra-t-il fin à ces mouvements de protestation ? Rien n’est sûr. «Notre grève est  une réponse au blocage du dialogue social. Nous avons recours aux grèves pour faire valoir nos revendications légitimes», indique M. El Azzouzi. À l’heure où le gouvernement veut relancer la consommation en interne en révisant l’impôt sur le revenu, les retenues sur salaires viennent freiner cet élan. Faudrait-il désormais trouver d’autres moyens d’exprimer un malaise social ? Les syndicats sont-ils prêts à entamer leur mise à niveau ? «Le dialogue social a besoin de s’ériger en vrai débat entre toutes les composantes de la société marocaine», estime un analyste avant d’ajouter : «pour faire face à la crise, le gouvernement, les syndicats et le patronat doivent changer d’approche en matière de dialogue social».

Atika Haimoud
Aujourdhui.ma

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