«A chaque fois que je prends un taxi, je ne sais pas à quoi m’attendre. C’est devenu une vraie corvée pour moi », indique une femme quadragénaire. Le client des taxis rouges est alors tout sauf roi.
Il ne suffit plus de héler un taxi pour arriver «à l’aise» à sa destination. Il s’agit plutôt de supporter la mauvaise humeur et les caprices des chauffeurs. «Certains taximen ne prennent que les courses qui leur plaisent ou qui croisent leurs trajets. D’autres refusent de prendre trois places à la fois pour plus de rentabilité», affirme un Casablancais. Les chauffeurs des petits taxis sont alors loin de faciliter le train-train quotidien des citoyens.
A la sortie des gares, la situation est encore plus ardue. Les voyageurs sont souvent obligés de supporter les arnaques de ces détenteurs d’un permis dit «de confiance». «A chaque fois que je prends un taxi à côté de la gare, je suis obligé de payer plus pour un trajet pourtant connu. Je ne sais pas si ces chauffeurs trafiquent leurs compteurs ou s’ils prennent les gens pour des abrutis», affirme ce Rbati qui travaille à Casablanca. «En effet, certains chauffeurs trafiquent les compteurs chez des mécaniciens spécialisés afin de réaliser le maximum de bénéfices», répond un taximen.
Or, la loi interdit ce genre de comportement qui nuit au service public. A ce propos, les clients ont le droit de relever le numéro du taxi et de porter plainte contre les infractions du chauffeur, au bureau des taxis situé au boulevard Brahim Roudani. «Après chaque plainte, nous convoquons le chauffeur de taxi afin de rédiger un rapport que nous envoyons par la suite à la wilaya.
Dans ce cadre, une commission disciplinaire qui se compose d’un représentant de la wilaya et d’un représentant de la sûreté nationale se réunit deux fois par semaine pour traiter ce genre de litiges», affirme un responsable au bureau des taxis. Et d’ajouter que «cette structure existe également dans les autres wilayas, provinces et préfectures du Royaume. Il suffit juste que les citoyens apprennent à signaler toute infraction afin de contrecarrer les mauvaises habitudes de certains chauffeurs».
«Il faut que les citoyens prennent conscience de leurs droits et osent les réclamer. Nous ne pourrons rien faire contre les fraudeurs autant que les Casablancais considèrent ce genre de plainte comme une perte de temps», rétorque un autre responsable.
En effet, des sanctions répressives sont prévues dans le code des taximen. A titre d’exemple, dans le cas où le chauffeur ne respecte pas son client, il risque d’avoir un avertissement ou un retrait du permis de confiance.
«Avant, c’était plus difficile d’avoir un permis de confiance. Alors qu’aujourd’hui n’importe qui peut conduire un taxi. Vu le comportement de certains « collègues», on se demande si on exige toujours des chauffeurs des casiers judiciaires vierges», affirme un vieux chauffeur de taxi avec amertume.
Ainsi, pour échapper au chaos d’environ 8.000 petits taxis, les Casablancais n’ont qu’à connaître leurs droits en attendant la révision des agréments et des permis de confiance.
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Vous n’avez pas à supporter les humeurs des chauffeurs
Le client du petit taxi a bien des droits qu’il doit réclamer à chaque course. Il doit exiger que le compteur soit clair et mis en marche avant son départ.
Il est aussi en droit de refuser d’autres voyageurs et exiger de suivre l’itinéraire qu’il désire et non celui qui arrange le chauffeur.
Le véhicule doit être propre et bien entretenu. Il est à savoir, aussi, que le client n’est pas obligé de supporter les discours du chauffeur ou ses goûts musicaux.
D’un autre côté, les taximen doivent avoir une tenue vestimentaire correcte. Ils sont tenus également à laver leurs véhicules chaque matin, être polis avec les touristes et respecter le code de la route.
Par ailleurs, ils n’ont pas le droit de fumer dans la voiture ou de refuser d’embarquer des clients. A noter que la fraude des compteurs est également sanctionnée par la loi.
En cas de fraude, les clients n’ont qu’à porter plainte au bureau des taxis situé au boulervard Brahim Roudani.
Nadia Ouiddar
LE MATIN