Ce coureur infatigable dont la tâche se résume à réveiller les jeûneurs pour les repas du s’hour fait encore partie des petits métiers liés au mois du jeûne. Ensuite, les vendeuses de crêpes, de gâteaux…
Certains s’improvisent vendeurs de petits délices durant ce mois. Voilà déjà 6 ans que Mina est vendeuse de «Baghrir» au marché Badr de Bourgogne. Elle a réussi, habilement, à se frayer une place au milieu de la foulée des autres vendeuses de crêpes agréées, et à fidéliser ses clients. Sa stratégie de marketing réside dans l’offre de douceurs à l’achat d’une grande quantité de Baghrir. Il faut dire que les gens se ruent vers elle et s’arrachent ses délices à n’importe quel prix.
Certaines montent même un vrai commerce. Fatima raconte qu’elle était réputée pour être l’une des rares femmes du quartier Derb Soltan qui réussissait ces crêpes traditionnelles. Une fois avoir réussi à fidéliser sa clientèle, devenue nombreuse, Fatima installe un petit commerce chez elle. «Ça fait 8 ans déjà que je vends les crêpes au quartier.
Il m’a fallu des années pour rendre ma clientèle fidèle, surtout que ce n’est pas évident de réussir une notoriété au milieu de la masse. Aujourd’hui, mes clients n’hésitent pas à venir frapper à ma porte ou à m’appeler pour passer leur commande. Celle-ci est supérieure durant ce mois sacré», souligne-t-elle. Les bourses se délient et les gens dépensent selon leurs moyens.
Fatima a la chance d’avoir une famille nombreuse. Des filles et des petits enfants qui l’aident à préparer cette spécialité. C’est grâce à cela qu’elle s’en sort remarquablement bien et livre les commandes à temps.
D’autres jeunes se transforment, à l’occasion de ce mois sacré, en vendeurs de chebbakias. Rédouane, vendeur au marché Badr, a choisi un endroit stratégique pour repérer sa clientèle et proposer ses gateaux. Le plus original, c’est que Rédouane les fait de ses propres mains. Il pétrit la pâte, lui donne forme, l’enfourne pour l’étaler par la suite toute croustillante au marché, et il faut dire qu’il a réussi.
Ramadan est ainsi l’occasion, pour une grande tranche de notre jeunesse, de gagner un peu d’argent et de fuir les affres du chômage.
Aussi, côté argent et histoire de soulager notre portefeuille, on n’aura pas forcément besoin d’aller chercher nos gâteaux aux pâtisseries. Les marchands des souks populaires nous offrent aussi des douceurs à des prix défiant toute concurrence.
Hasnaâ Najah
LE MATIN