Ces derniers, pour le rappel, sont relatifs au seuil de la représentativité, ainsi qu’aux conditions permettant aux partis de cautionner des candidats. Or ce sont justement ces deux points qui ont mis le feu à la poudre, lorsque plus d’une trentaine de formations politiques marocaines, qui se sont senties menacées d’exclusion, se sont prononcées contre le projet de la majorité.
Une contestation qui a été menée par deux fronts. L’un composé des partis de l’opposition parlementaire et l’autre d’un rassemblement de formations de gauche, dont une partie dite des radicaux.
Dans la foulée, meetings et communiqués ont alimenté une partie de l’été marocain des adresses partisanes. Face à ce vent contestataire, la majorité s’est recroquevillée dans une posture dénotant une certaine gêne face à la véhémence des réactions. Même le fait que le projet n’ait pas franchi le seuil du Conseil des ministres a été interprété pour «un désaveu».
Pas aussi fort que cela, estiment certains observateurs. Pour d’aucuns, ce n’était que partie remise puisque au sein de la majorité les sons de cloche n’ont pas été les mêmes non plus.
En effet, seul l’USFP a tenu à défendre bec et ongles le projet de la majorité. Alors que le Parti de l’Istiqlal a joué sur le oui, mais , au moment où le PPS s’est ouvertement opposé. Il s’est même exprimé à ce sujet en concert avec le PSU, ce qui lui a valu les foudres de ses amis de la Koutla démocratique.
Autant en déduire que le Bloc démocratique a raté une occasion pour mettre en application ses élans de coordination tous azimuts qu’il s’était engagé à respecter entre ses membres. Qu’à cela ne tienne ! Sur un autre registre, au Mouvement populaire et au RNI, les directions se sont illustrées par une non-prise de position qui les a mises dans un certain confort de ne devoir ni défendre ni descendre .
Seulement voilà, passée les grandes envolées de bois vert, c’est un immense voile de silence qui est tombé sur le sujet du code électoral.
Et pour cause…Dans l’échelle des priorités des formations politiques marocaines, l’échéance du 8 septembre dernier, avec les élections pour le renouvellement du tiers des membres de la Chambre des conseillers, a éclipsé tout le reste. La bataille a été dure à mener ; il n’était pas question d’éparpiller les efforts , a-t-on laissé entendre.
Et il y avait de quoi : on a assisté à une guerre d’un autre genre, dont l’un des épisodes a été les longues dissertations sur les moyens à même d’évacuer le détournement de cette échéance. Pire, à suivre le déroulement de cette opération tel que décliné par les discours des politiques, on serait tenté de croire dans la thèse de tous pourris ! La classe politique n’en est pas sortie agrandie, surtout au moment où tout le monde accuse tout le monde. En marche, la justice prendra le relais.
L’occasion, encore une fois, d’ergoter sur les méandres de l’évolution. Le code électoral, pourtant pièce incontournable du processus, a été mis aux oubliettes.
Alors qu’on aurait dû disposer de la totalité de l’échafaudage des élections à un an des échéances, on en est toujours à s’interroger sur la nature du code et ses déclinaisons.
Or il a fallu attendre la dernière semaine avant l’ouverture de la nouvelle et non moins dernière session parlementaire de l’actuelle législature, pour que l’on se rappelle au bon souvenir de ce cher code électoral. Le coup d’envoi sera donné par l’USFP, lors de la tenue de son Conseil national. Les amis de Mohamed Yazghi réitéreront leur attachement au premier projet de la majorité, en avançant que si amendements il devait y avoir, ils pourront passer au Parlement.
Le manque de coordination au sein du Bloc démocratique paraîtra sous un nouveau jour.
Des délégations du PI et du PPS se sont rencontrées lundi dernier et avaient au menu, entre autres, cette question du code électoral. Sans franchir le Rubicon de prendre une position tranchée, on retiendra que la vision des deux formations aurait gagné, notamment pour le hic du fameux seuil, en rapprochement. Etant entendu que l’Istiqlal a déjà démontré une certaine souplesse à ce sujet.
Et quand on apprend que le PI serait pour rencontrer les dirigeants du PSU (farouche opposant du projet en question), on peut s’attendre à des évolutions intéressantes avant que le projet du code électoral ne débarque au Parlement.
Abdelhadi Gadi
LE MATIN