Les trois mineurs accusés de complicité avec les kamikazes de Sidi Moumen et Hay El Farah viennent d’être reconnus coupables. La Chambre criminelle chargée des mineurs de la Cour d’appel de Salé a rendu, lundi, un lourd verdict sur cette affaire, qui a tragiquement secoué la ville de Casablanca, les 11 mars et 10 avril 2007. Une peine de 15 ans de prison ferme a été prononcée contre Youssef Khoudri, qui se trouvait dans le cybercafé de Sidi Moumen au moment de l’explosion de son complice Abdelfettah Raydi. Khoudri, qui avait été grièvement blessé par la déflagration, a été arrêté par une patrouille de la police de Sidi Othmane, après avoir réussi à quitter le cybercafé de Sidi Moumen laissant derrière lui un amas d’éclats et le corps de son compagnon Abdellfettah Raydi complètement déchiqueté par la force de l’explosion. Le frère de Raydi, nommé Othman, a été arrêté au lendemain de l’attentat contre le cybercafé. Il a écopé, lui, de 10 ans de prison ferme, tout comme Abdelhadi Raibi. Un autre frère d’Abdefelttah Raydi, nommé Ayoub, avait quant à lui trouvé la mort le 10 avril 2007, après s’être fait exploser dans le quartier Hay El Farah de Casablanca. Depuis l’arrestation de son frère Othman, Ayoub Raydi avait disparu dans la nature pour ne donner signe de vie que mardi 10 avril à Hay El Farah, où il s’est fait exploser faisant un mort parmi les éléments des services de la Surêté nationale qui se trouvaient sur place, en l’occurrence l’inspecteur de police regretté Mohamed Zinbiba.
Les services de sécurité, dans le cadre de son enquête sur les événements du 10 avril, étaient parvenus à identifier quatre terroristes qui avaient l’habitude de se réunir dans une maison louée, à Hay El Farah, par l’un d’eux : Mohamed Rachidi. Ce dernier aurait été impliqué dans le meurtre d’un élément de la Gendarmerie royale en 2003 à Casablanca. Tout comme Mohamed Mantala et Saïd Belouad, il était recherché depuis les attentats du 16 mai 2003 et avait des liens avec plusieurs cellules terroristes dont celles de Youssef Addad.
Les explosifs utilisés par les quatre terroristes tués à Hay El Farah étaient identiques à ceux ayant servi dans le cybercafé de Sidi Moumen.
L’explosion du cybercafé a été provoquée «accidentellement», après l’intervention du fils du propriétaire, qui avait tenté d’empêcher Abdelfettah Raydi et Youssef Khoudri de consulter un site jihadiste. Cet incident avait accéléré le démantèlement de la cellule terroriste de Hay El Farah, dont les membres s’étaient vu contrains de se donner la mort après avoir été encerclés par les fins limiers de la police antiterroriste.
Avec le verdict prononcé, lundi dernier, contre les complices des kamikazes de Sidi Moumen et Hay El Farah, le tribunal antiterroriste aura clos une affaire qui aurait pu être lourde en dégâts humains. Les kamikazes, qui se sont donné la mort en désespoir de «cause», auraient planifié de perpétrer des attentats spectaculaires contre des endroits «très sensibles» à Casablanca, tels que le port maritime, une caserne des Forces auxiliaires au quartier Bournazel, des postes de police, ainsi que des lieux de grande affluence de la mégalopole casablancaise. Les mineurs qui viennent d’être condamnés avaient participé à ce projet terroriste. Parmi les faits qui leur sont reprochés, il y a lieu de relever «la participation à la fabrication des explosifs» et «la collecte de fonds pour financer des actes terroristes».
M’Hamed Hamrouch
Aujourdhui.ma