Les vols de voitures se multiplient notamment à Casablanca. La police nationale démantèle régulièrement des réseaux spécialisés dans le vol des véhicules de marque. Les automobilistes, impuissants, continuent à être surpris de temps en temps par la disparition de leurs véhicules. Il s’agit d’un fléau permanent qui continue de préoccuper aussi bien les citoyens motorisés que la police. Tout récemment, quelques automobilistes, surtout ceux qui disposent de Peugeot 309, Citroën et Mercedes 240, ont vécu le même calvaire : aucune trace de leurs véhicules qu’ils ont stationnés quelques heures plus tôt.
Les victimes ont contacté dans un premier temps les services de police concernés après avoir constaté la disparition de leurs véhicules qui n’ont pas été saisis car ils ont été garés dans une zone où le stationnement n’est pas interdit. Ensuite, les plaintes ont été déposées auprès du service préfectoral de la sûreté à Casablanca.
En fait, les policiers étaient déjà en train d’enquêter sur d’autres affaires similaires. Sans résultat pour le moment. Les membres de la bande sévissent donc toujours parmi les automobilistes. Il suffit d’arrêter un suspect pour faire tomber l’ensemble du réseau. Pour cela, la mobilisation est totale. Juste une question de temps. Mais les victimes des vols sont impatientes. Normal. Se retrouver du jour au lendemain sans voiture n’est pas drôle du tout. Cela chamboule la vie de la personne.
Mais l’affaire connaîtra tôt ou tard un dénouement : en effet, les éléments de la sixième section judiciaire du district Casablanca-Anfa, qui ont mis sous haute surveillance le rond-point Mers Sultan, ont arrêté un automobiliste suspect au volant d’une Peugeot 309. Aussitôt, l’automobiliste, un jeune homme d’une trentaine d’années, a tenté de prendre la fuite. Ce serait compter sans les policiers, soutenus par des motards, qui ont mis en échec sa tentative. L’enquête peut maintenant commencer. « Vos papiers ! s’il vous plaît », demande l’agent sur un ton calme à l’automobiliste qui entreprenait de sortir de son véhicule.
Perplexe, l’intéressé n’avait pas apparemment de papiers. Il est resté planté devant son interlocuteur qui réitère encore “ Vos papiers s’il vous plaît“.
Les a-t-il oubliés chez lui ? C’est ce qu’il a tenté de faire croire au policier qui bien sûr ne l’a pas cru. “ On est obligé d’emmener votre voiture à la fourrière et vous, vous devez nous suivre au commissariat“, lâche le policier sur un ton ferme. L’enquête peut maintenant commencer.
Conduit à l’Hôtel de police situé au boulevard Zerktouni, le suspect est passé aux aveux sans coup férir. Il a reconnu être membre d’une bande composée d’une dizaine de malfaiteurs spécialisés dans le vol de voitures.
Il a par ailleurs affirmé que la bande en question utilisait de fausses clés pour ouvrir les portières des voitures stationnées surtout dans les parkings non gardés. Une fois volé, le véhicule est confié à un soudeur qui se charge de changer le numéro de châssis par un autre appartenant à une voiture abandonnée. Autre opération utilisée, le recours à des plaques minéralogiques fictives. C’est comme ça qu’on arrive à camoufler le vol.
Les voitures ainsi déguisées sont vendues dans des coins reculés hors de Casablanca.
Exemple : la Peugeot 309 dont le faux propriétaire a été arrêté. Après vérification, il s’est avéré que le numéro de son châssis et sa plaque minéralogique étaient ceux d’une R 12 abandonnée depuis longtemps. Par ce stratagème, il est difficile de détecter s’il est volé ou non y compris lors d’un examen technique.
La chute du membre de la bande a conduit à l’arrestation de cinq de ses complices.
Sept autres acolytes, identifiés, courent toujours. Les accusés, transférés à la prison d’Oukacha en attendant l’ouverture du procès, ont rejoint les éléments d’une autre bande démantelée récemment par la police du district de Derb Soltan-El Fida, spécialisée, elle, dans le vol des Mercedes 240, Peugeot 405 et Volkswagen Golf IV (ALM n° 1077 du 24 janvier 2006). L’enquête ne fait que commencer.
Aujourd’hui.