«Nous sommes en compétition avec l’immobilier. L’offre Maroc pour le commerce et la distribution a besoin d’une visibilité foncière». Pour Mounia Boucetta, directrice du Commerce intérieur au ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, le plan Rawaj a besoin d’être accompagné d’une disponibilité foncière et d’une réforme de l’arsenal juridique. Lors d’une conférence organisée par l’Association pour le progrès des dirigeants (APD), mardi 24 juin, à Casablanca, Mme Boucetta est revenue sur les faiblesses et les opportunités du secteur. L’objectif de Rawaj est de porter le PIB actuel du commerce à 98 milliards de dirhams, ramener la contribution du commerce au PIB national à 12,5%, créer plus de 200.000 emplois. Et ce pour porter la croissance du secteur à 8% annuellement, à l’horizon 2012. Un commerce c’est d’abord du foncier.
«Nous travaillons sur un master plan des zones d’activité commerciales. Le lancement de l’étude est programmé pour cette année. Vous savez, même pour les villes nouvelles, nous ne savons pas exactement le besoin de ces projets en termes de locaux commerciaux. Le plan a besoin d’une vision de 10 à 15 ans sur l’assiette foncière. Ce master plan sera élaboré en collaboration avec les CRI et les agences urbaines», ajoute Mme Boucetta.
L’ambition du gouvernement est de faire du Royaume une plate-forme de shopping par excellence présentant une offre répondant aux besoins de tous les consommateurs. «À l’instar du festival de shopping de Dubaï, pourquoi pas une fashion week à Casablanca !», lance-t-elle. En plus de la question du foncier, le secteur du commerce au Maroc reste régi par des textes de lois caducs.
Ainsi, la directrice du Commerce intérieur au département d’Ahmed Réda Chami a énuméré les réformes pouvant contribuer à la réussite de Rawaj.
De prime abord, il y a la loi 27-00 sur la protection du consommateur qui a toujours du mal à voir le jour. Pour le bail commercial, le ministère appel à une réforme du texte avec la préservation des intérêts des parties ainsi que l’instauration des règles et des mécanismes de lutte contre la spéculation. Ce plan a aussi besoin d’une réforme législative des Chambres de commerce, d’industrie et des services (CCIS) (Code électoral, statut…). Cette réforme sera axée sur le lancement d’un plan de requalification du personnel des CCIS, un accompagnement dans l’amélioration de la gestion financière ainsi qu’un développement des ressources propres. Ce sont-là des points qui seront débattus lors des Assises des CCIS le 9 juillet prochain. La réforme du régime fiscal figure également sur la liste des mesures d’accompagnement prônées par Rawaj. Il est question aussi de promouvoir l’accès à la comptabilité. Le plan veut aussi prendre soin des commerçants avec le produit «Ianay». Et pour faire du Rawaj dans ces nouvelles zones d’activités commerciales, le plan définira des cahiers des charges en veillant à l’intégration des projets dans leur environnement. Pour les marchés de gros des fruits et légumes, Mme Boucetta a annoncé que le schéma directeur de ces marchés sera lancé courant 2008. Rappelons que Rawaj bénéficie d’un Fonds de développement du secteur du commerce et de la distribution de 100 millions de dirhams au titre de l’année 2008 et 200 millions de dirhams par an sur la période 2009 à 2012.
Atika Haimoud
Aujorudhui.ma