Cette rencontre, placée sous le thème «les effets de la crise financière internationale sur le plan national», coïncide avec la présentation du projet de loi de Finances. Elle annonce la couleur d’une bataille dont les enjeux déclarés sont économiques, mais dont la portée politicienne ne saurait passer inaperçue. «Le PJD profite du contexte actuel de crise pour relancer sa campagne en faveur des produits bancaires répondant aux spécificités et règles de la Charia, communément connus sous le label de produits alternatifs», observe un analyste. Le parti islamiste entend remettre en selle le projet de banques islamiques qu’il présente comme une recette-miracle face à la crise internationale. «La crise est là, elle va durer de deux à trois ans», met en garde le député Daoudi, qui prévoit des conséquences «désastreuses» sur l’économie nationale. «Le nombre de touristes va baisser, les transferts des Marocains résidant à l’étranger, également. Les investissements en provenance de l’étranger vont régresser, et ceux qui sont en cours au Maroc aussi. L’immobilier va chuter, surtout le moyen et le haut standing»… La «prédiction» du PJD va-t-elle se réaliser? Si tout le monde convient, aujourd’hui, des effets que pourrait avoir la crise mondiale sur l’économie nationale, les signaux parvenant des opérateurs économiques nationaux se veulent plutôt rassurants. Le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) a affirmé, hier, son «optimisme sur les perspectives d’évolution du Maroc». Le GPBM a également souligné son «entière mobilisation pour soutenir le développement économique et social du Royaume». Qu’en pense, alors, le PJD ? Le parti d’Abdelilah Benkirane trouve quant à lui des vertus bénéfiques à la crise. M. Daoudi les résume à ce qui suit : baisse des cours du pétrole, des prix du blé … Simplement, ces «vertus» «ne seraient pas suffisantes pour faire face à la crise», estime le parti.
M’Hamed Hamrouch
Aujourdhui.ma