En vain. L’enfant continue à pleurer et à sangloter. Il ne prononce aucun mot et semble être en état de choc. Sa mère arrive et tente, de son côté, de l’apaiser et de l’inciter à parler. Pas de réponse, non plus. Il fallait patienter pendant un quart d’heure pour que la mère arrive enfin à convaincre l’enfant de lui raconter sa mésaventure. «Le maître-nageur m’a fait des choses…», dit-il à voix basse.
Bouleversé, le père se précipite à la recherche du maître-nageur. Mais, il ne le connaissait pas. Il n’y avait pas qu’un seul là où son fils nageait, mais bel et bien quatre. Qui est certainement l’un d’eux, mais qui a osé abuser de son fils ? Le père retourne voir son fils pour le conduire vers les quatre maîtres-nageurs. Il fallait absolument que le père sache qui était le coupable. Face aux quatre maîtres-nageurs, l’enfant éclate en sanglot. Il les regarde un à un, puis, toujours en pleurant, il se tourne vers son père pour lui affirmer que le coupable ne se trouvait parmi les quatre. Y a-t-il un cinquième maître-nageur sur la plage ? Oui, répondent les quatre maîtres-nageurs.
Le père de l’enfant se rend alors au poste de la gendarmerie royale de la région pour déposer plainte.
Les agents se sont déplacés à la plage pour interroger les quatre maîtres-nageurs. Le responsable de l’équipe des maîtres-nageurs s’est montré prêt à aider les gendarmes dans leur recherche.
Ils voulaient mettre la main sur le cinquième maître-nageur. Ce dernier a été rapidement retrouvé, interpellé, puis conduit au poste de la gendarmerie pour y être interrogé. Mais, avant, les enquêteurs ont pris note des déclarations de l’enfant. «Je nageais avec d’autres enfants, quand ce maître-nageur s’est approché de moi…», raconte-t-il. Le maître-nageur en cause lui a proposé de lui apprendre à nager comme un professionnel.
L’enfant n’a pas refusé, il était même très content. Le maître-nageur lui a demandé de s’éloigner des baigneurs pour s’exercer tranquillement.
L’enfant l’a suivi et les deux se sont retrouvés seuls, loin des regards des curieux. Ils ont commencé tous les deux à nager. Tout d’un coup, le maître nageur a pris avec force l’enfant entre ses jambes, puis lui a enlevé son maillot.
L’enfant a commencé à crier, à demander secours. Mais, personne ne pouvait l’entendre. Le maître nageur a abusé de lui avant de disparaître. Face aux gendarmes et malgré le témoignage de la victime, le maître nageur a nié l’accusation en bloc. Seulement voilà, un certificat médical délivré à l’enfant atteste bien ses dires : il a été violé.
Le maître nageur a été traduit devant la chambre criminelle près la Cour d’appel d’Agadir, poursuivi en état d’arrestation, pour attentat à la pudeur sur un mineur de moins de 15 ans.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma