La Banque centrale a expliqué sa décision, prise le mardi 23 septembre 2008, par les pressions sur les prix qui se sont intensifiées ces derniers mois. En effet, elle avait estimé un taux d’inflation pour l’année 2008 à 2,7% avec une borne supérieure à près de 4% et une borne inférieure à près de 1,5 %. Les autorités monétaires tablaient sur un premier pic dès la fin du premier trimestre 2009 sous l’effet de l’application de la révision à la hausse du SMIG en juillet 2008 puis une correction baissière avec une inflation stable aux alentours de 2,7% comme scénario central. Mais, compte tenu des dernières données sur l’évolution de l’indice du coût de la vie, l’intervalle des prévisions semble se décaler vers le haut dénotant d’une hausse des pressions inflationnistes au sein de l’économie marocaine. C’est ainsi que l’inflation, en glissement annuel, s’est établie à 4,8 % en août 2008, 5,1% en juillet et 4,7% en juin. Pour sa part, l’inflation sous-jacente, qui reste à un niveau sensiblement supérieur à 4% depuis mars 2008, a atteint 4,4% en août.
Par ailleurs, et vis-à-vis de la crise financière qui ébranle les principales places financières internationales, le Groupement professionnel des banques du Maroc précise que le Royaume n’est pas touché par les ondes de choc de cette crise. «Le secteur bancaire marocain qui demeure vigilant et attentif aux évolutions de la situation que connaît le secteur financier à l’étranger s’estime actuellement à l’abri de la crise financière internationale», ajoute-t-on au GPBM. Les banques marocaines sont donc du même avis que le ministre de l’Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar. Jeudi 18 septembre 2008, il avait fait un exposé devant le Conseil de gouvernement sur l’impact de la crise mondiale sur l’économie nationale. M. Mezouar avait précisé que le Royaume est à l’abri de la crise des subprimes pour plusieurs raisons. D’abord, le secteur financier ne détient pas de titres ou de créances sur des institutions financières ou des fonds d’investissement internationaux affectés par les subprimes. Et ensuite, les crédits immobiliers distribués au Maroc sont assortis, en majorité, d’intérêts fixes, avec la possibilité pour les bénéficiaires de crédits à taux variables d’opter pour la fixation de ces taux dans des conditions réglementées et prévisibles.
Atika Haimoud
Aujourdhui.ma