Dans une lettre adressée au président du Parlement européen, Hans-Gert Poettering, à plusieurs eurodéputés, au Conseil de l’Union européenne, aux commissaires européens en charge des relations extérieures et de l’aide humanitaire, respectivement Benita Ferrero Waldner et Louis Michel et à différents responsables et hauts fonctionnaires européens, et dont la MAP a reçu lundi une copie, le diplomate marocain a rappelé que les souffrances endurées par les citoyens marocains séquestrés dans les camps de Tindouf, au sud algérien, constituent, de par la dimension humanitaire, une source sérieuse de préoccupation pour la communauté internationale.
M. Alem a également souligné que le Maroc n’a eu de cesse de réclamer un recensement précis du nombre réel des séquestrés et la levée du blocus imposé à ces citoyens marocains dans lesdits camps et leur permettre de regagner librement la mère patrie, et partant, mettre fin à leur calvaire et à une tragédie humaine qui dure depuis maintenant trois décennies.
Il a aussi souligné que l’instrumentalisation de la situation des citoyens marocains séquestrés à Tindouf à des fins politiciennes et bassement mercantiles, constitue également un sujet de préoccupation majeure pour le gouvernement marocain et pour plusieurs organisations internationales en charge des questions humanitaires.
Il a rappelé à ce propos qu’à la suite de rapports de bon nombre d’ONG, les inspections menées par l’UNHCR et le PAM, dont les résultats sont consignés dans leurs rapports finalisés, respectivement, les 12 et 23 mai 2005, ont confirmé l’existence de détournements de l’aide humanitaire, à grande échelle, au profit de responsables et institutions humanitaires algériens et de dignitaires du polisario.
Ces rapports, a-t-il ajouté, ont également jeté la lumière sur le fonctionnement des réseaux d’organisation de ces détournements et sur leur mode opératoire.
Dans ce contexte, a poursuivi l’ambassadeur, il est permis de s’interroger sur les réelles motivations du polisario, qui mène actuellement une campagne décrivant une situation de famine dans les camps de Tindouf, au moment même où il déploie des moyens financiers très importants pour l’organisation de festivités dont malheureusement les populations séquestrées dans les camps en feront encore une fois les frais.
Et l’ambassadeur du Maroc d’ajouter que le Royaume demeure convaincu que l’enquête conduite par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) sur ces questions, confirmera les conclusions des rapports du PAM et de l’UNHCR sur les détournements de l’aide humanitaire par le polisario.
MAP