Par milieu de résidence, a-t-il poursuivi, le rythme d’accroissement démographique serait beaucoup plus rapide en milieu urbain qu’en milieu rural et ce, en raison de l’urbanisation accrue et de l’exode rural. Ainsi, a précisé M. Lahlimi, pour l’ensemble de la période couverte par les projections, la population urbaine serait multipliée par 1,5 fois passant de 16,4 millions en 2004 à 24,4 millions en 2030.
La population rurale connaîtrait, quant à elle, une certaine stabilisation de son effectif, passant de 13,4 millions à 13,6 millions entre 2004 et 2030, a-t-il ajouté, notant que par delà l’anticipation de l’effectif et de la structure détaillée par année de calendrier de la population du Maroc, ces projections fournissent un cadre général pour la prévision des besoins futurs dans des domaines aussi divers que l’enseignement, l’habitat, la santé ou encore la couverture des systèmes de protection sociale.
Elles constituent, de ce fait, un outil indispensable de planification stratégique et sectorielle permettant de mieux concevoir les politiques de développement et en appréhender les répercussions possibles, a-t-il affirmé.
Le Haut commissaire a, en outre, rappelé les résultats du dernier recensement de la population et de l’habitat, précisant que l’exploitation des données, qui s’est déroulée par étapes successives, a pu être menée en un temps record grâce à l’utilisation de la technique de la Lecture Automatique des Documents.
Les résultats qui en ont découlé constituent une source d’information de premier ordre sur les types et les profils des Marocains diplômés, les catégories socio-professionnelles et les secteurs d’activité économique de la population active, ainsi que sur l’intensité des mouvements migratoires entre différentes zones géographiques et administratives, a-t-il dit.
En outre, les résultats du RGPH 2004, notamment les structures et les indicateurs de la dynamique démographique (fécondité, mortalité et migration) ont permis d’actualiser les projections de la population au niveau national par âge, sexe et milieu de résidence.
Le RGPH 2004 révèle notamment qu’au niveau de l’éducation, 28% des Marocains non scolarisés de plus de 10 ans ont un diplôme d’enseignement, dont près de 75% disposent d’un diplôme d’études fondamentales, 11% un diplôme d’enseignement secondaire et 10 pc d’enseignement supérieur, alors que les lauréats des instituts de technologie appliquée ne représentent que 5%.
Selon le sexe, les hommes qui ont un diplôme représentent 35,2% contre 21,4% pour les femmes. S’agissant de la structure professionnelle de la population active, elle reste marquée par la prééminence des professions agricoles avec un actif sur trous (33,4%) exerçant une profession d’agriculteur, contre 21,4% d’artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux.
En termes de structure de la population active selon l’activité économique, le secteur tertiaire se positionne en premier avec plus de 40 pc, suivi du secteur primaire (36%) puis du secondaire avec un peu moins de 24%.
Pour ce qui est des mouvements migratoires, on relève que les femmes migrent plus que les hommes et citadins plus que les ruraux. Ainsi en 2004, les personnes ayant changé de commune de résidence au moins une fois s’élève à 8,8 millions, dont 4,2 millions de sexe masculin et 4,6 millions de sexe féminin.
En outre, une analyse des mouvements migratoires entre 1999 et 2004 montre que ce phénomène est surtout le fait des jeunes, l’âge moyen des migrants se situant autour de 25,9 ans pour les deux sexes (26,3 ans pour les hommes et 25 ans pour les femmes).
MAP