H. Doukkali aurait adhéré à l’association de Cheïkh Yassine alors qu’il faisait des études en mathématiques à Tanger, a indiqué une source proche de l’enquête, ajoutant que le kamikaze aurait été encadré par un « adliste » qui poursuivait lui aussi ses études dans une école spécialisée dans la ville du détroit. «Auprès de cet activiste, H. Doukkali a acquis très tôt les rudiments de la pensée intégriste», affirme une source policière, en poursuivant que «l’impact de cette pensée a été si fort que H. Doukkali y est resté attaché même après son déplacement de Tanger vers la ville de Casablanca», notamment à l’Ecole Hassania des travaux publics où «il se fera vite connaître parmi ses collègues pour ses penchants islamistes radicaux».
Toujours selon l’enquête, l’ingénieur en herbe se faisait appeler parmi ses collègues par «un «surnom» qui ne laisse aucun doute sur son «extrémisme», en l’occurrence «Abou Qatada», un personnage qui s’est illustré à travers l’histoire par son intolérance et son fanatisme religieux. Ce surnom était prêté au kamikaze en raison de son discours radical au sujet de l’Islam, et notamment de sa promptitude à ex-communiquer tous ceux qui ne partageaient pas ses idées», explique la même source. Elle ajoute que H. Doukkali refusait même d’accomplir la prière en compagnie de ses camarades de classe, dont il n’hésitait pas à faire «des procès en apostasie».
Il faut également souligner que de précédents éléments de l’enquête avaient attribué au kamikaze des dysfonctionnements psychiques en rapport avec son autisme, ce qui rend fort probable la thèse de sa «manipulation» par un groupe extrémiste pour perpétrer l’attentat terroriste.
Le week-end dernier, des sources policières ont fait état de l’arrestation de quatre ingénieurs collègues du kamikaze ainsi que de sa femme. D’après ces sources, ce groupe aurait projeté une série d’attentats qui allaient faire un grand nombre de victimes, notamment parmi les touristes de Meknès.
L’un des terroristes arrêtés a reconnu avoir été mis au courant par H. Doukkali de ses projets terroristes et avoir lui-même nourri l’ambition d’y être associé. Ce qui confirme bel et bien l’hypothèse de l’existence d’une cellule qui planifiait depuis longtemps une série d’attentats particulièrement meurtriers dans la capitale ismaïlie.
Pour rappel, le kamikaze H. Doukkali a commis son acte le jour de son 30ème anniversaire (13 août). Il aurait pu causer d’importants dégâts humains s’il n’avait pas été pris de panique au moment où il s’apprêtait à se faire exploser contre un autocar rempli de touristes issus de différentes nationalités. De l’analyse des débris de l’explosion, il en est ressorti que le terroriste avait vidé une bonbonne de gaz pour y mettre des matières explosives très rudimentaires.
M’Hamed Hamrouch
Aujourdhui.ma