Dans un même souci de cadrage, M. Driss Jettou devait ajouter que «cette initiative qui met l’élément humain au centre des efforts du développement, est un chantier ouvert et permanent qui ne change pas les priorités que le Maroc a identifiées dans le domaine social, mais elle renforce par contre, les choix que le gouvernement a adoptés depuis sa formation selon une approche globale, intégrée et durable». M. Abderrahim Harouchi, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, devait également insister sur l’aspect de complémentarité qui marque l’INDH avec les autres programmes menés sur le terrain, à un niveau gouvernemental, régional ou local. Ce point sera également mis en exergue par M. Chakib Benmoussa, secrétaire général du ministère de l’Intérieur.
Plus fondamentalement, il sera rappelé que «l’Initiative nationale pour le développement humain n’est ni un projet ponctuel ni un programme conjoncturel de circonstance mais un chantier de règne».
Pour réduire les poches de pauvreté, mettre un terme au phénomène d’exclusion sociale dans les périphéries urbaines et lutter contre la précarité qui frappe des milliers de citoyens dans les campagnes et les centres urbains, l’INDH se propose, comme exprimé par S.M. le Roi Mohammed VI, de mettre en œuvre des programmes pratiques, bien définis et intégrés .
La présentation de la plate-forme pour un plan d’action a justement tenté de tracer une sorte de canevas à l’action gouvernementale pour la mise en œuvre et l’aboutissement de l’INDH. Si l’effort national est important en matière d’action sociale ( plus de 50 % des dépenses de l’Etat pour la santé, l’éducation, le logement social, la formation, l’appui aux associations, etc ), les déficits sociaux, comme devait le souligner M. Abderrahim Harouchi dans la présentation des enjeux et fondements de l’INDH, persistent à des niveaux préoccupants . Dans cette optique, outre qu’il s’agit de réduire la pauvreté, la vulnérabilité, la précarité et l’exclusion sociale , l’enjeu n’est pas moins que d’instaurer une dynamique en faveur du développement humain durable et en faveur de l’épanouissement et du bien-être de l’ensemble de la population .
Le secrétaire d’Etat chargé du Développement rural, M. Mohamed Mohattane, qui devait présenter les programmes prioritaires de la plate-forme d’action devait rappeler que les objectifs assignés à ces programmes de lutte contre la pauvreté en milieu rural, la précarité et l’exclusion en milieu urbain et péri-urbain sont en particulier l’amélioration de l’indice du développement humain et la réduction du taux de pauvreté dans les communes les plus pauvres.
Les programmes définis, comment en financer la mise en œuvre et selon quelles procédures ? Le ministre des Finances et de la Privatisation, M. Fathallah Oualalou, qui est intervenu sur la question parlera de la création, dès cette année, d’un compte d’affectation spécial et avancera le chiffre de 10 milliards de dhs, répartis entre le budget de l’Etat ( 6 Mdhs ), les collectivités locales ( 2 Mdhs ) et la coopération internationale ( 2 Mdhs ), notamment l’UE et le Millenium Challenge Account lancé par les Etats-Unis et dont le Maroc peut tirer profit en tant que pays à revenu intermédiaire.
La dernière partie de la présentation de cette plate-forme gouvernementale devait être assurée par M. Chakib Benmoussa, secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Intitulée démarche de mise en œuvre et planning , ce fut certainement la présentation la plus proche du terrain car décrivant le déploiement de l’INDH à un niveau territorial, avec les acteurs qui doivent veiller à la bonne conduite des actions à entreprendre.
Par cette présentation, l’INDH a franchi une nouvelle étape dans son processus de mise en œuvre marqué déjà par d’autres mesures comme la création du Fonds de soutien à l’INDH avec une enveloppe budgétaire de 10 milliards de DH, pour la période allant de 2006 à 2010.