En effet, au premier semestre 2008, le solde entre les importations et les exportations marocaines s’est creusé de 43, 944 milliards DH contre 25,580 milliards de dirhams au premier semestre 2007. Une situation qui a poussé le Fonds monétaire international (FMI) à s’attendre à une nouvelle dégradation de la balance commerciale marocaine. Car les derniers indicateurs de l’Office des changes vont dans le même sens. En effet, les exportations ont marqué une hausse de 14,7 %, tandis que les importations ont augmenté de 25,6 % de janvier à juin 2008.
D’autant plus, le dernier rapport de la mission du FMI, qui a séjourné du 19 au 30 mai dernier à Rabat a souligné que la dégradation sensible de l’environnement international en 2008 pose de nouveaux défis pour le Royaume. «Même si les perturbations sur les marchés financiers mondiaux n’ont jusqu’ici guère touché le Maroc, le ralentissement de la croissance mondiale, en particulier dans l’Union européenne, pourrait infléchir la croissance des exportations marocaines», selon les perspectives de l’équipe du FMI qui a mené cette mission au Maroc. «De plus, le renchérissement des cours des matières premières pourrait entraîner une nouvelle dégradation de la balance commerciale, malgré la forte augmentation du prix des phosphates», ajoute-t-il. Effectivement, de janvier à juin 2008, les importations de marchandises se sont établies à 154,661 milliards de dirhams contre 120,958 milliards de dirhams à fin juin 2007, soit un accroissement de 27,9 %. Cette hausse est due, à hauteur de 49,7%, aux acquisitions de produits énergétiques avec plus de 10,647 milliards de dirhams et de biens d’équipements avec plus de 6,1 milliards de dirhams. Il y a également les importations de produits alimentaires avec 15,861 milliards de dirhams, contre 11 milliards de dirhams au premier semestre 2007, soit une progression de 43,7%. Cette augmentation est due aux approvisionnements en blé (+ 3,854 milliards de dirhams), en maïs ( + 419,7 millions de dirhams) et en beurre (+ 339,6 millions de dirhams). Tout en tablant sur une nouvelle dégradation de la balance commerciale, le FMI reste tout de même optimiste. «Les recettes touristiques et les envois de fonds des MRE, qui constituent les autres postes principaux du compte courant, ont évolué favorablement au cours des dernières années et leur poids dans le PIB devrait rester relativement stable à moyen terme», annonce-t-on auprès de cette mission. «De même, les investissements directs étrangers sont en hausse et devraient poursuivre cette tendance. Ainsi, la situation de la balance des paiements devrait demeurer confortable, malgré le léger déficit du compte courant», selon la même source. Au cours des six premiers mois de cette année, les recettes des investissements et prêts privés étrangers se sont établies à 17,543 milliards de dirhams contre 17,709 milliards de dirhams à fin juin 2007. Comparativement à la moyenne des recettes de janvier à juin des années 2003 à 2007, soit 11,304 milliards de dirhams, ces recettes ont enregistré une expansion de 55,2%, selon les dernières statistiques de l’Office des changes.
Mounir Siraj
Aujourdhui.ma