La création de ce Conseil (CSMRE), a souligné le Souverain, «s’inscrit dans le cadre d’une réflexion renouvelée et rationnelle et d’une révision profonde de la politique d’immigration, à travers l’adoption d’une stratégie globale, mettant fin au chevauchement des rôles et à la multiplicité des intervenants». La démarche qui préside à la mise en place de cette structure est «perçue comme devant être dynamique et évolutive pour créer les conditions d’une structuration démocratique, à terme, par voie élective», a expliqué le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, dans une déclaration à ALM. S’agissant de la constitution du CSMRE, trois options ont été mises sur la table.
Le Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), qui a été chargé de soumettre à la haute appréciation de SM le Roi des propositions concernant la structuration de ce Conseil, est parti de trois prémices de base. En premier lieu, «notre conviction est que la représentativité authentique procède, en fait, de l’élection», a fait valoir le Souverain. Seulement voilà, ajoute la plus haute autorité politique du pays, «celle-ci risque de demeurer un simple exercice formel, tant qu’elle ne sera pas étayée par la crédibilité, l’éligibilité, la concurrence loyale et la mobilisation de nos citoyens immigrés». En second lieu, «le deuxième fondement, toujours selon SM le Roi, induit la nécessité d’écarter la désignation directe, et ce, pour des raisons de principe. Car c’est d’une instance représentative qu’il s’agit, et non d’une fonction administrative ou d’un poste politique. Par conséquent, l’élection reste nécessaire et souhaitable comme point de départ et comme objectif pour la mise en place de cette institution». Reste la troisième option. C’est celle qui a été recommandée à SM le Roi par le CCDH. «Partant des études approfondies et des consultations élargies qui ont été engagées, nous avons tenu compte des conclusions tirées par le Conseil, à savoir qu’il serait hasardeux d’improviser des élections hâtives, dépourvues des garanties fondamentales de transparence, d’honnêteté et de représentativité authentique», a tranché le Souverain, qui a opté pour une «formule transitoire permettant de mandater cette institution, dans sa première mouture constitutive, pour une période de quatre ans».
SM le Roi a, par ailleurs, fixé les objectifs au travail du Conseil des Marocains du monde, en affirmant doter cette instance de «larges compétences, lui permettant d’être une véritable force de proposition». Chargé de la défense des droits des concitoyens résidant à l’étranger, ce Conseil est appelé à inscrire l’action de nos ressortissants dans le développement de leur pays. «Cette instance, a dit SM le Roi, aura pour mission d’assurer la défense de leurs droits et de conforter le concours conséquent qu’ils apportent au développement de leurs villes et villages d’origine, à l’essor de leur mère-patrie, au renforcement de son rayonnement international, et à la consolidation des relations existant entre leur pays d’origine, le Maroc, et leurs pays d’accueil».
M’Hamed Hamrouch
Aujourdhui.ma