Seulement, il a répudié sa première femme et son affaire de divorce avec la seconde est entre les mains de la justice. Certes, il n’a jamais confié les raisons de son double divorce à personne. De même, ses amis n’en savaient rien bien qu’ils ont essayé à maintes reprises de le pousser à maintenir son foyer. Mais en vain. Lui seul connaît les raisons. Où a-t-il disparu ? Est-il malade ? Peut-être. Ses voisins voulaient se rassurer de son absence. Quelques-uns ont frappé à la porte. Personne ne leur a ouvert. Ils ont continué à frapper. Il n’en est rien. L’un d’eux a tenté de forcer la porte.
C’est la surprise. La porte est ouverte. Depuis quand ? Qui l’avait ouverte ? Mohamed ou quelqu’un d’autre ? Les voisins ont échangé les regards sans dire mot. Ils ont hésité au départ à rentrer. Mais leur inquiétude les a encouragés à avancer à l’intérieur. Pas moins de quelques pas, ils n’ont pu avancer. Ils se sont tenus figés à leur place comme s’ils ont été gelés. Qu’est-ce qui leur est arrivé ? Avaient-ils remarqué quelque chose d’étrange? Quelques-uns n’ont pu tenir leurs larmes. Ils n’ont jamais imaginé voir leur voisin, Mohamed, le plus généreux de leur quartier, non pas uniquement corps sans âme, mais il semble avoir été ligoté et violé avant d’être poignardé au niveau de sa cuisse gauche. Qui l’a tué et pourquoi ? Les voisins ont fait appel à la police de la ville.
Les éléments de la PJ se sont dépêchés sur les lieux. Le constat d’usage qu’ils avaient effectué a révélé que les chambres de la maison étaient bien rangées, comme si rien n’avait été touché, qu’une table était bien servie en boissons alcoolisées et en différents plats. Qui était en sa compagnie ? Une seule personne ou plus? Avant de chercher les réponses à ces questions, les instructions ont été données pour que la dépouille soit évacuée vers la morgue pour subir une autopsie susceptible de déterminer la cause de la mort. Pas moins de vingt-quatre heures plus tard, le rapport a révélé que la mort est survenue suite à une hémorragie.
Le rapport a révélé en outre que Mohamed portait des traces de violence au niveau de ses poignets prouvant qu’il avait été ligoté avant sa mort. Le pire est que l’autopsie a montré qu’il avait fait l’objet d’abus sexuels avant sa mort. Pourquoi l’auteur (ou les auteurs) de crime a abusé sexuellement d’un quinquagénaire avant de le liquider ? S’agit-il d’une affaire de règlement de compte ? Pourquoi un règlement de compte alors que Mohamed jouissait d’une bonne réputation dans son quartier et ailleurs ? Mohamed était un trafiquant de drogue. Et les enquêteurs ont découvert chez lui une quantité de trois kilos du haschich et une somme de plus de cent mille dirhams.
Les enquêteurs ont mené les investigations susceptibles de tirer l’affaire au clair. Selon les témoignages recueillis, Mohamed était en compagnie de quelques amis à lui et quelques filles de joie. La piste des prostituées a été empruntée par les limiers pour mettre la main sur les trois filles de joie qui étaient en compagnie de Mohamed et deux de ses amis.
Les filles de joie ont affirmé aux enquêteurs qu’elles avaient été invitées à passer la nuit chez Mohamed en compagnie de deux autres hommes du même âge de ce dernier. Lors de la conversation, les deux hommes ont appris que Mohamed cachait une somme de plus de cent mille dirhams et une grande quantité de haschich. C’est à ce moment qu’ils se sont jetés sur lui pour le ligoter, lui enlever le pantalon et abuser de lui et ce, dans le but de l’obliger à leur dévoiler le lieu où il cachait la somme d’argent et le haschich. Après quoi, l’un d’eux n’a pas hésité à lui asséner un coup de couteau au niveau de sa cuisse gauche. Quand ils ont remarqué que Mohamed a perdu connaissance, ils ont pris la fuite sans rien dérober. Les mis en cause ont été arrêtés et traduits devant la justice.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma