Dans toutes les écoles rurales (17.500 écoles), des activités d’éducation au développement durable seront réalisées pour créer un cadre salubre et adéquat pour les écoliers et réduire les risques sanitaires.
Une convention a été signée entre le ministère de l’Education nationale et celui de l’Environnement. «Cette convention représente une étape historique, non seulement par ce qu’elle intéresse un programme national pour la qualification environnementale de l’école rurale, mais encore, au fond, elle couvre des dimensions qui intéressent l’ecole marocaine perçue dans sa globalité», signale Habib El Malki, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique.
Le programme s’assigne pour objectif d’améliorer le taux de scolarisation notamment des filles. L’etat, les organismes publics, les collectivités locales, le secteur privé et ONG participeront au financement de ce programme. Celui-ci s’étalera sur une période de dix ans, de 2006 à 2015 avec une étroite collaboration de l’Office national de l’Eau potable (ONEP) et du ministère de l’Intérieur pour le volet eau potable et assainissement.
«Ce programme a une signification historique, en outre, par ce qu’il s’inscrit pratiquement et objectivement dans la diminution des disparités sociales dans sa dimension spatiale qui se caractérise aussi par une autre disparité existante entre l’espace urbain et l’espace rural.», explique Habib El Malki.
Pour bien réussir cette initiative, quelques mesures organisationnelles seront prises. Il s’agit, entre autres, de créer un comité ministériel de coordination présidé par le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Eau et de l’Environnement et celui de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieure, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres.
Il est à signaler que 69,7 % des écoles primaires au milieu rural sont couvertes d’eau potable et des structures sanitaires. Un taux qui reste, malgré tout, insuffisant. En effet, en 2005-2006, le diagnostic des équipements montre qu’il n’est pas possible de mener des actions d’éducation environnementale dans des écoles dont l’environnement est dégradé, avec absence d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène.
Il était grand temps de s’intéresser à l’éducation en milieu rural où beaucoup d’élèves abandonnent leurs études à cause de bon nombre de problèmes : l’éloignement, l’absence des cantines, manque des conditions d’hygiène… Enseignants, élèves et parents souffrent. Aussi, la qualité de l’enseignement prônée par le ministère de l’Education nationale se trouve-t-elle confrontée à plusieurs d’obstacles.
Ce qui favorise la déperdition scolaire. Quoiqu’ils demeurent encore insuffisants, des efforts ont été fournis dans le domaine social au cours de ces dernières années. Quelque 5.006 cantines ont été opérationnelles en 2005-2006 dans le milieu rural contre 596 dans le milieu urbain. En 2006-2007, un intérêt particulier a été accordé aux campagnes.
44 nouveaux établissements de l’enseignement primaire et 177 unités scolaires ont été ouverts dont la plupart en milieu rural. Quelque 71 collèges et 20 lycées ont ouvert leurs portes cette année dans les campagnes.
Selon Habib El Malki, l’extension de l’infrastructure scolaire sera poursuivie à travers l’extension des établissements existants et le remplacement des salles vétustes.
Les effectifs des élèves scolarisés au niveau de l’enseignement préscolaire atteignent 40 % de l’ensemble des élèves en milieu rural. C’est une grande avancée par rapport à quelques années auparavant, les ruraux n’avaient alors qu’une chance infime de passer par les jardins d’enfants. L’enseignement primaire connaît cette année un accroissement de 4,1 % dans les campagnes par rapport à 2005-2006 contre 1,8 % au niveau national.
Dans les collèges, l’accroissement atteint 21,5 % en milieu rural contre 9,4 % au niveau national. Les ruraux espèrent, au-delà des infrastructures de base, la mise en place de toutes les conditions nécessaires pour l’épanouissement de leurs enfants au sein de l’école. Espérons que le projet Génie qui s’étalera sur trois années bénéficiera à beaucoup d’élèves en milieu rural.
Jihane Gattioui
LE MATIN