Cet accident rappelle celui survenu, il y a quelques jours, dans la banlieue de Marrakech, et qui a fait cinq tués. Cette fois-ci, c’est un camion qui est entré en collision avec un autocar. Les chauffeurs des deux véhicules ont été tués sur le coup tout comme le graisseur de l’autocar et un passager du camion ainsi qu’un piéton qui serait à l’origine de cet accident mortel.
En mars dernier près de la commune rurale d’Argana, à une cinquantaine de kilomètres d’Imintanoute, un accident similaire s’était produit suite à une collision frontale entre un camion qui roulait à destination d’Agadir et un autocar à destination de Marrakech. Un dépassement irrégulier aurait été à l’origine de cet accident. Bilan: une dizaine de personnes tuées et vingt-deux autres blessées.
Il faut dire que le Maroc détient un triste record en matière d’accidents de la circulation. Le parc automobile national, qui ne compte que 1,8 million de véhicules, provoque annuellement la mort de plusieurs milliers de citoyens.
Il n’est pas rare de croiser sur les routes marocaines des grands taxis – Mercedes souvent de plus de 20 ans d’âge – surchargés, avec sept adultes à bord, et roulant au-dessus des vitesses autorisées.
Les autocars, quant à eux, sillonnent à des vitesses hallucinantes les routes nationales et n’hésitent pas à franchir les lignes blanches, parfois en triple file, pour doubler les tracteurs, mobylettes, charrettes qui eux-mêmes ont la plus grande réticence à circuler sur la droite de la chaussée.
Avec une moyenne de 10 morts et 114 blessés par jour et un coût équivalent à 2,5 % du PIB, soit plus de 11 milliards de DH par an, les accidents de la circulation constituent un vrai fléau qui s’érige en obstacle réel à la réalisation du développement touristique et économique du pays. La route tue 3.878 personnes par an et fait des dizaines de milliers de handicapés.
Ce triste record renseigne sur une chose. Malgré les baisses enregistrées en 2005 (diminution de 5,7 % du nombre des tués et 2,8 % de moins dans les statistiques des blessés), les mesures prises par les pouvoirs publics pour prévenir les accidents de la circulation n’ont toujours pas apporté leurs fruits.
Le port de la ceinture de sécurité et l’interdiction de l’installation des enfants de moins de 10 ans dans les sièges avant du véhicule et de l’usage du téléphone portable au volant, ne sont toujours pas respectés par les automobilistes.
De plus, les dispositions décidées par le ministre de la Justice et la Gendarmerie Royale visant à réprimer, avec fermeté et efficacité, les responsables des accidents de la circulation, n’ont rien changé de la situation.
El Mahjoub Rouane | LE MATIN