L’argent a été décroché par Adil Kaouch au 1.500 m (3:46:72), Abdelkader Hachlaf au 3.000 m steeple (8:33:52), Nisrine Dinar au saut à la perche (3,60 m) et Hayat Elghazy au lancer de marteau (59,33 m). Younes Moudrik au triple saut (16,58 m), Bouchra Chaâbi dans le 3.000 m steeple (10:11:52) et Nabil Kiram au lancer du disque (53,41 m) se sont classés troisièmes dans leurs épreuves respectives.
Lors de ces championnats, les athlètes des épreuves techniques se sont illustrés, face à une pâle prestation de ceux de demi-fond. Une première dans l’histoire de l’athlétisme national dont la situation ne cesse de se détériorer.
L’apparente banalité de ces résultats montre la condition réelle, catastrophique même de l’athlétisme national. Alors que le Maroc était habitué au plus haut podium, le voilà aujourd’hui jouant les seconds rôles.
On se demande alors pourquoi il y a eu une telle dégringolade ? S’agit-il d’une mauvaise gestion de la part de la fédération concernée ? Y a-t-il des motifs qui empêchent nos athlètes de rafler des médailles lors des compétitions continentales et internationales ?
Certes, durant ces cinq jours passés à l’île Maurice, l’équipe marocaine manquait de plusieurs éléments clés, tels Hasna Benhassi, Abderrahim el Gomri, Amin Laâlou, Sultana Aït Hammou et Mohcine Chahbi.
Selon des sources sûres, la plupart de ces athlètes sont blessés, tandis que d’autres, à l’image de Benhassi et Chahbi, ont préféré de ne pas participer à cette manifestation sportive, histoire de se concentrer davantage sur les championnats du monde qui se dérouleront à Osaka (Japon) en 2007.
Une question s’impose : y a-t-il une vraie politique adoptée par les responsables à propos de la formation des jeunes? Apparemment, non. La preuve, le fait qu’à chaque fois qu’un athlète célèbre prend sa retraite, on est obligé d’attendre de longues années avant de voir naître une autre star.
D’ailleurs, c’est le cas actuellement. Après la retraite de Hicham el Guerrouj, Nezha Bidouane et Salah Hissou, la scène athlétique nationale semble vide, déserte. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment les conditions d’entraînement et de vie des athlètes nationaux. Inutile de rappeler que ces derniers n’ont jamais cessé de se plaindre. Certains ont même décidé de quitter le bled à la recherche d’autres cieux plus favorables.
Assistons-nous à la chute libre de l’athlétisme marocain? Si nous manquons d’athlètes à ce point, c’est que la fédération ne fait pas assez pour découvrir et encourager les jeunes talents.
A l’instar du tennis – où la relève de Al Aynaoui, Alami et Arazi fait défaut – l’athlétisme, particulièrement les courses de demi-fond et de fond, doit nécessairement réviser sa politique.
Fatima-Ezzahra Saâdane
LE MATIN