La police va recruter des scientifiques

Pour permettre à la DGSN de relever cet autre défi, le Conseil de gouvernement examinera aujourd’hui un projet de décret qui modifie le dahir portant statut particulier des fonctionnaires de cette direction (dahir du 23 décembre 1975). Ce dernier, grâce aux modifications introduites aux dispositions de l’article 45, habilite le directeur général de la Sûreté nationale, de manière transitoire et pour cinq ans (depuis le 18 octobre 2006), à recruter directement des techniciens sur la base d’entretiens, de diplômes et de tests psychotechniques. Mais surtout sur la base des besoins des services concernés par les nouvelles formes de criminalité.

Ces techniciens, une fois recrutés, seront intégrés dans trois catégories prévues par le statut particulier des fonctionnaires de la DGSN : le grade d’inspecteur de police (échelle 6), le grade d’officier (échelle 8) et celui de commissaire (échelle 10). Il est également précisé que les nouvelles recrues représenteront 10 % des postes budgétaires alloués annuellement à cette direction. Ce qui donne, en guise d’exemple, plusieurs centaines de nouveaux éléments rien que pour 2007.

Le directeur de la Sûreté nationale, selon les dispositions transitoires de ce projet de décret, pourra passer outre les dispositions de l’article 30 du dahir du 23 décembre 1975 et relatives à la limitation d’âge pour les nouvelles recrues de la police. Cependant, les techniciens concernés ne doivent pas être âgés de plus de 40 ans. Les nouvelles recrues de cette catégorie de fonctionnaires de la DGSN sont désignés à leurs postes après l’aval de l’autorité gouvernementale chargée de la Fonction publique, en l’occurrence le ministère chargé de la Modernisation des secteurs publics. Ces nouvelles dispositions, selon le ministère de l’Intérieur, ont été édictées de manière transitoire en attendant une révision globale du statut particulier des fonctionnaires de la DGSN. Elles permettront, toutefois, à ladite administration de se doter des expertises nécessaires pour accompagner les développements de la criminalité en général et du terrorisme en particulier. Signalons, entre autres, que lors du démantèlement de la dernière cellule liée à l’ex-GSPC (devenu Al Qaïda aux pays du Maghreb islamique), les services de sécurité marocains, en collaboration avec les services de pays amis, avaient réussi à intercepter les communications des membres du groupe et à les localiser avant de décider des opérations simultanées. Au niveau de la DGSN s’active également une cellule informatique composée de dizaines d’experts et qui est dédiée à la lutte contre la cyber-criminalité. C’est à cette dernière cellule qu’on doit notamment la localisation et l’arrestation de F.S, jeune Marocain soupçonné d’avoir été derrière l’attaque virale contre plusieurs compagnies américaines.

Mohamed Boudarham

Aujourdhui.ma

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