La maison doit être sécurisée pour que les enfants soient protégés.

Aicha a surpris en sortant de la cuisine son fils sur le point de sauter de la fenêtre, le petit garçon voulait « voler» pour faire comme son héro préféré de dessins animés. «Je l’ai attrapé de justesse par le pied et je suis tombé dans les pommes pendant quelques minutes tout en l’écrasant sous mon poids», raconte cette femme qui depuis ce jour, a décidé de condamner toutes les fenêtres de la maison. C’est un cas parmi tant d’autres.

Les accidents de ce type, appelés accidents domestiques, sont très fréquents : chaque jour de nombreux enfants se brûlent, dégringolent dans les escaliers, s’électrocutent, avalent des produits chimiques (détergents, médicaments…), se prennent les doigts dans les portières….

Selon l’organisation mondiale de la santé «7 personnes sur 100 en sont victimes d’accidents domestiques. Ces accidents sont 3 fois plus nombreux que les accidents du travail et 10 fois plus nombreux que les accidents de la route.

Ces accidents touchent dans 31 % des cas des enfants de moins de 10 ans, dans 45 % des cas ceux de moins de 15 ans, dans 56 % des cas des sujets de moins de 20 ans. Les accidents des enfants de moins de 10 ans surviennent dans les trois tiers des cas à la maison ou à proximité. Entre 10 et 20 ans les accidents scolaires ou de sport deviennent plus fréquents». Les études réalisées à travers la planète montrent que les accidents qui se produisent entre un an et quatre constituent la première cause de décès.

Au Maroc, faute de données fiables, on évalue mal le nombre exact des enfants accidentés, ainsi que les conséquences physiques ou psychologiques des accidents, or comme partout ailleurs, les accidents domestiques, lorsqu’ils ne tuent pas, laissent des séquelles importantes.

C’est le cas de Karim 17 ans victime d’une chute d’escalier à l’âge de 3 ans, il ne se déplace aujourd’hui qu’en fauteuil roulant. «Notre vie a basculé ce jour là, mon fils a perdu l’usage de ses pieds et mon mari nous a quittés parce qu’il me reprochait la chute de mon enfant. Aujourd’hui je ne tiens que grâce au antidépresseur, car chaque fois que je pose les yeux sur mon fils je me dit j’aurais du être vigilante», raconte la maman de Karim. Les spécialistes sont souvent sollicités pour apporter une aide aux parents qui ont mauvaise conscience. Ceci dit il ne faut dramatiser.

Il faut surtout faire très attention, car les enfants n’ont aucune notion du danger, ni aucune idée des risques qu’ils encourent lorsque par exemple, ils confondent une bouteille de détergent avec une limonade, ou en tirant une casserole placée sur le feu pour voir ce qu’il y a dedans ou encore en jouant avec une prise électrique.

C’est la raison pour laquelle les spécialistes conseillent aux parents de s’organiser pour éviter à leurs enfants de se trouver dans une situation qui les conduit à commettre l’irréparable. Donc, le placard qui contient les produits de lessive, l’eau de javel… doit être toujours fermé, les médicaments doivent être rangés dans un même et unique endroit loin de portée des enfants.

Les fenêtres et les balcons ne doivent pas être franchissables et doivent être équipés d’un système de sécurité. Adapter l’habitat, c’est faire preuve d’intelligence et de bon sens pour protéger ses enfants.

Lematin

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