Permis de voler pour la Logan. Le titre de l’article écrit par le très sérieux Automobile-club d’Allemagne (ADAC) n’y va pas par quatre chemins. Lors d’un essai, la nouvelle mascotte de Renault, basique et bon marché, a fini sur le toit. Il s’agissait pour la Logan de passer le désormais célèbre test de l’élan qui avait coûté si cher à la Mercedes Classe A, le 21 octobre 1997, à quatre jours de son lancement.
Une manœuvre qualifiée de non-critique par l’ADAC et que, selon elle, la Logan n’a pas su effectuer. La faute au pneu avant gauche qui a légèrement déchapé, provoquant le décrochage de la jante qui a ‘mordu’ le bitume, explique l’organisme allemand qui parle d’un test que tous les véhicules franchissent sans problèmes, même ceux qui ne sont pas munis de l’ESP [système de régulation électronique de l’ensemble du comportement dynamique d’un véhicule, ndlr], ajoute l’ADAC, pointant du doigt la Logan qui en est dépourvue.
Photos du test de la Logan par l’ADACUne mauvaise publicité qui a le don d’agacer Renault. Interrogé par tf1.fr, le constructeur affirme que les tests de l’ADAC ont été réalisés selon une procédure inhabituelle définie spontanément et arbitrairement qui est sans doute à l’origine du retournement du véhicule. La marque au losange affirme que l’ADAC avait auparavant effectué deux tests de l’élan sur la Logan et ce, suivant leur procédure habituelle reconnue à travers le monde. A chaque fois, le véhicule se serait parfaitement comporté. Les responsables du test auraient ensuite voulu prendre des photographies et auraient pris la décision de changer de piste afin d’obtenir une meilleure luminosité. Une piste sensiblement raccourcie, une vitesse modifiée, et c’est toute la configuration de l’essai qui aurait alors changé.
Une roue de secours ?
Par ailleurs, on observe sur les trois photos communiquées par l’ADAC que la roue avant gauche du véhicule – à l’origine du tonneau – est munie de jante en tôle, contrairement aux trois autres qui sont en aluminium. Les testeurs auraient crevé le pneu avant gauche avant de le remplacer par une roue de secours pour le test, explique-t-on chez Renault. Une donnée qui, si elle venait à être confirmée, tendrait à discréditer l’essai de l’ADAC, une roue de secours ne possédant pas les mêmes caractéristiques qu’une roue habituelle.
Au terme de son test, l’ADAC lance une accusation plus lourde encore. Selon elle, le retournement de la voiture a fait apparaître une faiblesse sur la partie de carrosserie située au-dessus du conducteur, entre le pare-brise et la vitre latérale. En cas d’accident grave, l’habitacle, donc l’espace vital des passagers, serait dangereusement réduit, affirment les Allemands. Là encore, Renault affiche une détermination sans faille : La Logan incriminée est dans notre usine en Allemagne, je peux vous assurer que l’enfoncement dû au retournement est tout à fait normal, assure-t-on chez Renault.
Manque de professionnalisme
Le constructeur dit ne pas comprendre le soudain manque de professionnalisme de l’ADAC, qu’il juge pourtant très sérieux habituellement. Il reste éberlué à la vue de la tenue du pilote – sans casque ni combinaison – et à sa position au volant au moment du ‘basculement’ de la voiture – il ne semble pas surpris et projeté vers la fenêtre mais, au contraire, compense naturellement de l’autre côté avec son corps – , autant d’attitudes, là encore, inhabituelles dans ce genre de test.
Nous sommes en contact avec eux pour tenter d’éclaircir cette histoire, glisse-t-on chez Renault. Et d’insister sur le puissant lobby qui s’est mis en place récemment en Allemagne en réponse à la mise sur le marché de la Logan : Quand en sortant ce véhicule, on explique que l’on peut très bien conduire sans l’ESP, et qu’au même moment, Volkswagen vend sa nouvelle Golf en insistant sur la présence de ce système en série, c’est certain que ça pose des problèmes….
Philippe MATHON
source:news.tf1