La crise des banlieues : une responsabilité partagée

A l’occasion d’une réception organisée au siège du ministère délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger avec les opérateurs qui ont contribué à la réussite du deuxième Raid des Marocains du monde, Mme Nouzha Chekrouni nous a accordé un entretien au cours duquel Mme la Ministre est notamment revenue sur les orientations du dernier Discours Royal et les récentes émeutes dans les banlieues françaises.

Menara : Lors du Discours Royal prononcé à l’occasion du 30ème anniversaire de la Marche Verte, la communauté marocaine résidant à l’étranger a bénéficié de la Haute sollicitude royale…

Nouzha Chekrouni : C’est un nouvel acquis pour la communauté marocaine à l’étranger. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a eu la bienveillance de faire une annonce absolument historique, extraordinaire. Cette annonce a été faîte à l’occasion du 30ème anniversaire de la Marche Verte. C’est donc un moment très fort pour les Marocains. C’est un moment pour commémorer ensemble une Marche Verte, celle de la récupération des territoires du Maroc.

Cela symbolise l’unité, l’union et la force des Marocains ! Je pense que cette connotation est également reflétée dans l’annonce de Sa Majesté quant aux quatre décisions qu’il a annoncé concernant les Marocains résidant à l’étranger ; à savoir de se faire dûment représenter au sein de la Chambre des députés, de procéder au découpage électoral, de permettre d’octroyer le droit d’être électeur et candidat notamment pour les jeunes générations et enfin de la mise en place d’un Conseil supérieur des Marocains résidant à l’étranger présidé par Sa Majesté le Roi.

Je pense que ce sont là quatre décisions qui vont encore une fois dans le sens de la revendication des Marocains résidant à l’étranger, dans la détermination et la volonté de Sa Majesté pour l’ancrage d’un Etat de droit et d’institutions et dans l’ancrage de la citoyenneté à part entière puisque la citoyenneté c’est aussi l’expression politique.

Menara : Vous étiez en France au moment des récentes émeutes qui ont enflammées les banlieues. Le Maroc a apporté son soutien et sa coopération pour régler ces problèmes d’intégration…

Nouzha Chekrouni : Oui, le dialogue 5+5 est pour nous l’occasion de débattre des questions de la migration. C’est vrai que cette conférence est intervenue dans un contexte national et international assez délicat. Cela coïncidait avec les émeutes qu’a connues la France, notamment la violence dans les banlieues. Cela coïncidait aussi avec la crise par laquelle nous étions passés : les assauts massifs à Sebta et Mellilia.

C’était donc l’occasion véritablement de discuter de ces questions de façon clairvoyante et avec beaucoup de transparence. On a voulu aller au fond des problèmes. Des problèmes d’intégration se posent.

Nous, du côté du Maroc, nous avons lancé bien sûr un appel à travers les consulats et les ONG qui oeuvrent dans le domaine social pour mieux encadrer les jeunes qui sont dans les banlieues. Nous avons surtout mis l’accent sur la question de l’intégration, le co-développement et la gestion des flux.

Ce sont là les fondements car, au-delà de ces événements, nous sommes aujourd’hui interpellé à redoubler d’efforts, et surtout dans le cadre d’une dynamique concertée et d’une responsabilité partagée avec l’ensemble des concernés, aussi bien ceux de la rive sud que ceux de la rive nord de la Méditerranée, pour apporter des réponses durables à ces problèmes d’intégration et de gestion de flux.

Source : Menara – Karim Dronet

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