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La Comanav entame la gestion de la liaison maritime Dakar-Casamance

Le bateau Wilis, qui assure cette desserte, a jeté l’encre samedi à 14h00 (locales et GMT) au port de Ziguinchor (450 km au sud de Dakar), après un voyage de 16 heures. Quelque 150 passagers et de nombreux journalistes sénégalais et étrangers ont pris place à bord du Wilis pour ce premier voyage inaugural tant attendu par les habitants de la Casamance.

Ce bateau a été affrété pour une année et demi par l’Etat sénégalais auprès d’un armateur indonésien pour un montant de 60 millions de F Cfa par mois (100 F CFA=1,70 dh environ) en attendant la construction en Allemagne, dans moins de 24 mois, d’un nouveau navire. La liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor est gérée par la société maritime de l’Atlantique (SOMAT), filiale à 51 % de la COMANAV et qui est dotée d’un capital de 1,5 milliard de F CFA.

Les autres actionnaires de cette société, dont la convention de création avait été signée lors de la visite de SM le Roi Mohammed VI à Dakar en mars dernier, sont le Conseil sénégalais des chargeurs (24,5 %) et le port autonome de Dakar (24,5 %). Sur sa route vers le Sénégal, le Wilis avait subi d’importants travaux de rénovation au port de Casablanca qui ont permis son adaptation aux standards internationaux en matière de sécurité et de navigabilité.

Son équipage, dont une vingtaine de Sénégalais, a subi, lui aussi, une formation accélérée au Maroc pour adapter ses connaissances aux spécificités de cette liaison (mer et fleuve). La COMANAV a tout mis en place pour que le voyage à bord du navire se déroule dans les conditions optimales de sécurité et de confort.

Pour la sécurité, principal souci des autorités sénégalaises après le naufrage du Joola, le Wilis répond à toutes les normes de l’organisation maritime internationale (OMI). Ainsi, le bateau est contrôlé, depuis son départ jusqu’à son arrivée, par radio balise reliée au satellite, alors que des relais de communication ont été installés le long du trajet permettant de joindre le navire à tout moment.

Et pour éviter la surcharge, à l’origine entre autres du naufrage de son prédécesseur, le Wilis dispose d’un système de vente de billets qui se bloque automatiquement à 462 places, sa capacité maximale. Le bateau dispose également de tous les équipements de confortá (cafétéria, postes de télévision et de DVD) et les responsables de la SOMAT comptent mettre en place bientôt un dispositif de divertissement et d’animation pour rendre le voyage plus agréable.

La compagnie marocaine a également transféré au Sénégal tout son savoir-faire et toute sa longue expérience dans les domaines de la réservation, de la billetterie et de l’exploitation pour permettre une gestion rationnelle du navire. Les prix du billet, fortement subventionnés par l’Etat sénégalais, ont été fixés en tenant compte de la bourse des habitants de la Casamance, meurtrie par plus de 20 ans de guerre entre les forces armées sénégalaises et les rebelles du Mouvement des forces démocratique de Casamance (MFDC) qui réclamaient l’indépendance de cette région au fort potentiel touristique.

Le directeur général de la SOMAT, M. Noureddine Mellouki a assuré que sans subvention des autorités, le prix du billet, variant actuellement entre 10.000 F CFA pour le simple et 24.000 pour les cabines, reviendrait à 30.000 F Cfa avec l’augmentation des prix du carburant et des charges d’exploitation.

Lors d’une conférence de presse vendredi soir à bord du Wilis, il a ajouté que la SOMAT, dotée d’une mission de service public, ne cherche pas le profit sur cette ligne et qu’elle entend développer d’autre activités, comme le fret et la manutention, pour assurer sa pérennité. Le navire va effectuer deux navettes hebdomadaires entre Dakar (départ vendredi et mardi) et Ziguinchor (départ dimanche et jeudi).

source : MAP

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