En fait, la nouvelle organisation repose sur six axes. Il s’agit de la séparation des fonctions contrôle et marketing, d’une démarche d’expertise et de transparence, de l’organisation des interventions collégiales, de la traçabilité des missions, de la mise en place d’un centre d’appels ainsi que de la déclaration du patrimoine des inspecteurs et contrôleurs. «Je ne pense pas que la corruption soit proportionnelle avec le niveau du salaire du contrôleur», répondait M. Ahmidouch à une question posée par Hicham Zouanat, DRH de Centrale Laitière, sur les moyens de lutter contre les fraudes en augmentant les rémunérations.
Dans ce sens, la CNSS vient de créer des «primes de tournée» au profit des contrôleurs. Elle a également donné des «signaux» à ceux qui ne peuvent pas résister devant la «tentation».
«Nous avons porté des dossiers devant la justice. La CNSS s’est même constituée partie civile dans certains dossiers. Vous savez, le départ volontaire n’est pas anodin», a affirmé le directeur général de la CNSS (Voir encadré). «Nous avons présenté ces nouvelles procédures à l’ensemble des contrôleurs. Le départ volontaire est une porte que nous ouvrons à ceux qui ne se sentent pas capables d’accompagner cette nouvelle organisation. Nous avons également créé une commission de formation qui a soumis le personnel à des tests de sélection afin de lui permettre de s’adapter au nouvel esprit de l’action de la CNSS», ajoute-t-il. En lançant ces chantiers de réforme, la CNSS souhaite établir des relations avec les associations professionnelles.
«C’est une approche louable. La FNBTP peut vous aider à traquer les fraudeurs car il y va de l’intérêt des entreprises et des salariés. Nous sommes en train de préparer une charte de l’entreprise citoyenne qui servira de modèle gagnant-gagnant pour les deux parties», a remarqué Bouchaib Ben Hamida, président de la fédération nationale des bâtiments et travaux publics (FNBTP). Abondant dans le même sens, Ilham Lahlou, directrice des affiliés à la CNSS, a annoncé que la Caisse réserve des avantages aux entreprises adhérentes à la CGEM qui ont pu décrocher le label social de cette confédération. «Nous aspirons à développer une relation client avec les entreprises. C’est pour cela que nous sommes en train d’agrandir notre réseau d’agences pour une qualité de service irréprochable», a indiqué Mme Lahlou. Très animé, le débat a été marqué par la formulation de plusieurs propositions. Entre autres, une collaboration avec la Chambre des notaires.
Devant un parterre d’experts dans divers domaines, le Dg de la CNSS a tenu à mettre en exergue les critères retenus pour le lancement de toute opération d’inspection. «Nous analysons secteur par secteur. En cas d’incompatibilité des agrégats avec des ratios aberrants, la mission de contrôle s’impose», a noté M. Ahmidouch.
Rappelant l’enquête parlementaire sur cet établissement, il s’est interrogé sur la qualité de ce travail. «Dans ce rapport, il y a des choses pertinentes et d’autres complètement folkloriques. Certains sont totalement fâchés avec l’arithmétique. L’on se demande pourquoi nous avons des dépôts à 3,5% auprès de la CDG, alors que c’est le législateur qui a fixé ce taux !», précise-t-il. Le dossier est toujours entre les mains du juge d’instruction.
RH : Opération accordéon
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) vient de lancer une deuxième opération de départs volontaires qui sera clôturée au mois de septembre prochain. «Depuis l’année dernière, nous avons lancé une opération accordéon en matière de ressources humaines. En lançant une deuxième vague de départs volontaires, nous avons également recruté 250 cadres pour régénérer le potentiel de la CNSS», a précisé M. Ahmidouch.
Atika Haimoud
Aujourdhui.ma