Le coiffeur l’a sollicité d’attendre que son employé finisse pour qu’il lui coiffe les cheveux, lui rase la barbe ou les deux s’il le désire. «Non, non, je ne suis pas là pour me raser, mais pour vous parler en tête à tête…», lui a affirmé le jeune homme sur un ton sérieux.
Lui parler de quoi ? Le coiffeur n’en a la moindre idée. Le jeune homme lui a précisé qu’il s’agissait d’un sujet important, d’une affaire qui lui rapportera, sûrement, gros. Plus ce qui lui rapporte l’immobilier ? Peut-être en un seul coup, lui a répondu le jeune homme qui semble être sûr de lui. La conversation ne devait pas être engagée au salon de coiffure, mais dans un café. En sirotant un verre de thé, le coiffeur et propriétaire immobilier s’impatientait pour savoir ce qu’allait lui dévoiler le jeune homme.
«Je connais des Africains qui peuvent t’aider à doubler la somme d’argent dont tu disposes par leurs propres moyens et sans que tu perde un seul centime… », lui a-t-il confié.
Comment ? Le jeune homme lui a expliqué qu’il ne devait pas s’inquiéter et lui a demandé de lui apporter une somme de deux millions d’euros ! Perplexe, le propriétaire immobilier n’a pas demandé d’autres explications et il a accepté de le rencontrer le lendemain, lundi 4 février. Sans être cupide et ayant le sentiment d’un bon citoyen qui assume sa responsabilité, il s’est adressé directement au commissariat de la circonscription de police de Bouznika. Alertant le chef, ce dernier a rapidement réagi en donnant ses instructions à ses limiers d’accompagner le coiffeur au rendez-vous et de ne revenir au commissariat qu’avec le jeune homme et ses complices. Effectivement, ils ont réussi à le mettre avec ses trois complices nigériens, dans leurs filets. Il s’agit d’un jeune homme marocain, Abdelkader, âgé de trente-trois ans, célibataire, demeurant au Hay Mohammadi, à Casablanca et des trois Nigériens, âgés respectivement de trente-trois, vingt-neuf et vingt-huit ans, dont un seul marié et père de deux enfants. Tous les trois sont rentrés clandestinement au Maroc par la frontière maroco-mauritanienne. L’enquête policière a révélé qu’ils ont mis dans leurs filets quinze victimes des villes de Bouznika, Temara, Settat et Casablanca. Ils ne doublaient jamais la somme de l’argent que leur procurait leur victime. Mais, en l’arnaquant, ils disparaissaient une fois l’argent empoché. Grâce à leur méthode d’escroquerie à l’africaine, ils ont filouté plus de 500 mille dirhams de leurs quinze victimes. Ils ont été traduits, mercredi 6 février, devant le tribunal de première instance de Benslimane.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma