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Jettou s’engage à revoir les salaires des fonctionnaires

«Nous avons été preneurs sur le principe, mais nous ne sommes pas d’accord sur les modalités», déclare Miloudi Moukharik à ALM. Pour le secrétaire national de l’UMT (Union marocaine du travail), il faut d’abord procéder à une revalorisation des salaires de 10 % avant de passer à une indexation automatique et ce pour rattraper le manque à gagner. «Nous contestons également le taux d’inflation et revendiquons des indices fiables», ajoute M. Moukharik qui indique que le seul critère pris en considération par sa centrale syndicale est le panier de la ménagère. Pour le syndicaliste, une indexation sur le taux d’inflation débouchera sur de «risibles augmentations qui ne dépasseraient pas, dans la majorité des cas, quelques dizaines de dirhams».
Les autres centrales syndicales formulent des positions similaires. «Nous sommes d’accord concernant le principe, mais nous rejetons le taux d’inflation comme critère de calcul», indique un membre du bureau exécutif de l’UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc).
Selon une source à la Primature, il n’a jamais été question de quelque «proposition» de Driss Jettou, mais juste d’une «piste de réflexion» susceptible d’éviter des négociations sectorielles qui n’en finissent pas et une série de grèves. «Il y a un consensus général autour de l’idée d’augmenter les salaires, mais le gouvernement n’a pas assez de moyens pour copier les expériences d’autres pays», indique la même source. Toutefois, la porte du dialogue sur ce volet n’est pas close. La priorité a été donnée à la mise en place d’une commission pour étudier le dossier et relancer le débat. Les négociations reprendront après le 1er mai et les centrales syndicales ont été appelées à fournir des propositions à Driss Jettou.
Le gouvernement, à quelques mois de la fin de son mandat, réfléchit également à l’instauration d’une échelle mobile des salaires qui bénéficierait aux fonctionnaires du public. Driss Jettou a mis en place des commissions pour travailler à l’élaboration de propositions pour une échelle mobile des salaires. Ces commissions devront rendre leur copie au mois de juin prochain. «Nous sommes pour le salaire de base comme plat de résistance et des grilles équitables et raisonnables», commente Khadija Zoumi, membre du bureau exécutif de l’UGTM. Cette syndicaliste ajoute que pour la fonction publique, les centrales syndicales s’en tenaient à la promotion vu que c’était la seule solution pour améliorer le vécu des salariés, mais qu’aujourd’hui, il vaut mieux instaurer de «réelles augmentations» équivalentes au passage d’un échelon à un autre. «Il est plus raisonnable de gagner quelques centaines de dirhams en passant d’un échelon à un autre que d’attendre plusieurs années pour passer à une échelle supérieure et avoir droit à des milliers de dirhams supplémentaires», ajoute Mme Zoumi. Cette dernière affirme que le Premier ministre servira d’intermédiaire entre les centrales syndicales et la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) qui tiendront des rencontres bilatérales avant de se réunir, ensemble, avec le chef du gouvernement. Là également, il sera question des salaires, mais aussi des grèves. Une source à la Primature précise que l’un des objectifs poursuivis par les différents partenaires est de réactiver le rôle des commissions de conciliation locales, régionales et nationales, mais surtout de parvenir à un accord sur des périodes de conciliation «raisonnables» précédant le déclenchement des grèves.
Driss Jettou a reçu l’UMT, l’UGTM, la CDT et l’UNMT. Il lui restera à rencontrer, éventuellement aujourd’hui, la FDT. Cette rencontre, prévue mercredi, a été reportée puisque le Premier ministre se trouvait en Russie pour représenter SM le Roi aux funérailles de l’ex-président Boris Eltsine.

Mohamed Boudarham
Aujourdhui.ma

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