Pour le gouvernement, cet acte terroriste ne dissuadera jamais le pays d’aller vers l’avant pour édifier une société démocratique, moderne, ouverte et prospère. Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, signale qu’après une enquête approfondie, 18 personnes, qui ont une relation directe avec les deux auteurs de l’attentat, ont été arrêtées.
La recherche est en cours, au niveau national, pour appréhender six autres personnes suspectées d’avoir une relation avec l’incident terroriste. Il a assuré que les investigations ont prouvé que le kamikaze essayait depuis novembre 2006 de mettre en œuvre son projet terroriste à travers la création d’une organisation composée d’anciens détenus issus du quartier Sidi Moumen.
Les éléments de la police ont également découvert des explosifs dans une maison sise au quartier Moulay Rachid, quarante-huit heures après l’attentat terroriste. Depuis déjà plusieurs mois, les autorités marocaines se sont employées à sensibiliser la population sur les menaces terroristes. La campagne de sensibilisation se poursuivra. Chakib Benmoussa appelle à la vigilance pour immuniser le Maroc contre le danger du terrorisme international.
Par ailleurs, après une série de rencontres avec les instances professionnelles, le projet du code de la presse et des journalistes professionnels a été examiné par le conseil de gouvernement sans être pour autant adopté.
Après un débat détaillé, le conseil de gouvernement a décidé de poursuivre les discussions dans le cadre d’une commission ministérielle à laquelle sont associés les professionnels. Le ministre de la Communication, Nabil Ben Abdallah, signale que le texte constitue une avancée importante dans le régime juridique de la presse et des journalistes.
Pour la première fois, on prévoit la création d’un organe professionnel autonome responsable de l’organisation de la profession : «Le Conseil national de la presse». Il s’agit d’une structure «évoluée» pour l’autorégulation de la profession.
Sa principale mission : promouvoir et moderniser le secteur de la presse, donner un avis sur les politiques publiques y afférentes, élaborer un code de déontologie, exercer des attributions en matière de discipline et respect des règles d’éthique et de déontologie de la profession.
———————————
Avis du SNPM
Les professionnels rechignent à l’idée de garder bon nombre de peines privatives de liberté. Le secrétaire général du SNPM, Younes Moujahid, estime que certes les négociations se sont bien déroulées entre le ministère et la Fédération nationale des éditeurs de journaux.
Mais, il exprime son refus des peines d’emprisonnement ainsi que la saisie des publications par l’Intérieur. En outre, « quelques termes sont encore vagues : atteinte à la monarchie, à l’intégrité territoriale, à la religion…»
Jihane Gattioui
LE MATIN