L’UE a décidé cet appui au Maroc après une série de nouveaux développements en matière de migration et notamment les évènements de l’automne 2005 à Sebta et Mellilia au Nord du Maroc.
Selon l’UE, ces évènements ont rendu indispensable la réorientation du projet dénommé Gestion des contrôles frontaliers qui avait été adopté en 2003 avec un financement initial de 40 millions d’euros. Ce projet avait globalement pour finalité une gestion adéquate des flux migratoires, passant notamment par la lutte, avec plus de moyens, contre l’immigration clandestine, qu’elle soit d’origine ou de transit.
Aujourd’hui, il s’agit de revoir cette approche et l’Union européenne met la main à la caisse pour y contribuer, surtout qu’il s’agit d’une problématique qui hante les autorités des pays des deux rives de la Méditerranée.
Le programme d’urgence, selon un communiqué de l’UE, s’articule autour de plusieurs axes : le renforcement institutionnel des ressources qui relèvent de la Direction de la migration et de la surveillance des frontières (ministère de l’Intérieur), mais aussi l’amélioration du cadre juridique, la mise à niveau des postes frontières fixes… Ce programme prévoit aussi des actions de sensibilisation et d’information à mener notamment auprès d’une population de potentiels migrants.
Le Maroc, pour sa part, a annoncé avoir réussi, durant les deux dernières années seulement, à réduire de 65 % le nombre de migrants clandestins transitant vers l’Europe et le rapatriement de milliers d’autres, notamment des Subsahariens, vers leurs pays d’origine.
L’appui financier de l’Union européenne au Maroc apparaît comme l’une des consécrations des recommandations de la première conférence euro-africaine sur la migration et le développement.
Tenue les 10 et 11 juillet dernier, avec la participation de 57 pays, cette conférence à adopté la Déclaration de Rabat et un plan d’action. Cette conférence avait appelé à une approche globale, équilibrée, pragmatique et opérationnelle, mais qui insiste sur le respect des droits fondamentaux et de la dignité des migrants et des réfugiés.
Selon les termes de cette déclaration, le partenariat, entre pays d’origine, de transit et de destination, est fondé sur la forte conviction que la gestion de ce phénomène entre les deux continents doit englober la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable et du co-développement.
Par : Mohamed Boudarham
Aujourdhui.ma