Amine Belmajdoub a vu le jour en 2002 dans un quartier casablancais. Il ne savait pas au juste dans quel quartier, ni à quelle heure il était né. Il ne connaissait même pas son père qui a abandonné sa mère avant qu’il ne soit mis au monde. Avait-il un oncle, une tante, un grand-père, une grand-mère, un cousin ou une cousine ? Il n’en avait pas la moindre idée. Amine ne savait que le nom de sa mère, Khadija, âgée de trente-deux ans. Orpheline de père, Khadija est restée en compagnie de sa mère. Une mère qui a saisi la première occasion pour se remarier et abandonner son unique fille, Khadija, à son propre sort. Depuis son enfance, elle a éprouvé tout le calvaire dont une personne ne peut imaginer. Une situation qui ne lui a pas permis d’avoir une place à l’école. Khadija ne se souvenait que des malheurs de son enfance et de son adolescence. Pas le moindre moment de joie. Dans un certain temps, elle a imaginé que le mariage changerait sa vie et lui apporterait quelques moments de bonheur. Elle s’est mariée avec un certain Belmajdoub. Entre-temps, elle est tombée enceinte. Et elle a cru que c’était le début du bonheur. Malheureusement, tout s’est évaporé en un clin d’œil.
Khadija a été répudiée et a été abandonnée une fois de plus à son propre sort. Mais cette fois ci, elle n’était pas seule, mais avec un enfant, Amine. Que devait-elle faire pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de son enfant ? Elle ne savait pas au juste.
Mais, elle a essayé par tous les moyens d’avoir au moins de quoi faire vivre son enfant. Et lorsque l’occasion du remariage lui est venue, elle ne l’a pas ratée. Elle est remariée avec Mustapha, son aîné d’un an, un repris de justice qui avait purgé quelques mois de prison ferme pour coups et blessures, violence et attaque de la demeure d’autrui, débauche, consommation de drogue et ivresse. En fait, tous ses voisins au quartier Derb Ghallef, à Casablanca où il demeurait avant son déménagement, affirment qu’il était un jeune homme violent, cruel, même contre sa mère qui a été contrainte de disparaître de sa vie, il y a plusieurs années.
Khadija n’a jamais imaginé que Mustapha serait aussi violent avec Amine ? Mais, dès le premier jour, sous le même toit, il n’a pas hésité à maltraiter violemment Amine, de le rouer de coups de mains et de pieds, de le jeter comme un sachet en jute et le frapper contre le mur ou par terre, avant de le conduire aux toilettes pour le mettre sous le robinet d’eau froide. Il n’a épargné ni sa femme, Khadija, ni sa propre fille qu’elle a mise au monde, il y a juste neuf mois. « Je n’ai jamais imaginé qu’un père soit d’une telle cruauté envers son beau-fils et sa propre fille de neuf mois. C’est horrible… », a affirmé Najia Adib, présidente de l’association «Touche pas à mes enfants» (Matkich Wladi) qui s’est rendue au domicile n°15, rue 42, quartier Sidi Al Khadir, à Hay Hassani, Casablanca où l’irréparable contre l’enfant, Amine, a été commis. C’était le dimanche 21 septembre, juste avant la rupture jeûne que Mustapha a commencé à maltraiter Amine, pour ne terminer sa lâche besogne qu’à l’aube quand l’enfant a rendu l’âme. Jeudi dernier, Mustapha a été traduit devant le parquet général près la Cour d’appel de Casablanca.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma