Âgé de soixante-quatorze ans, Tayeb est polygame, père de dix-sept enfants, aisé matériellement, sérieux, jouissant d’une bonne réputation, plein de bonté et serviable.
à 10h30, des fourgons et des voitures de service s’arrêtent devant la maison du défunt. Le substitut du parquet général, le commissaire central, le pacha de la ville ainsi que plusieurs policiers en descendent. Dans l’un des fourgons, se trouve K. A qui n’est autre que l’auteur du crime. Ce jeune homme est un commerçant âgé de vingt-cinq ans, louant une boutique au boulevard Zerktouni où il vend les chaussures. Malgré leur différence d’âge, Tayeb et K. A entretenaient une relation d’amitié exemplaire. Malheureusement, cette relation a fini par un meurtre. Pourquoi ?
Il y a quelques mois, le jeune commerçant a sollicité le septuagénaire de lui prêter 55.000 dirhams. Tayeb a versé la somme à K. A qui lui a signé une reconnaissance de dette. Au fil des mois, le septuagénaire a pensé acheter un appartement. Et pour cela, il lui fallait de l’argent.
Le samedi 15 août, Tayeb a conduit un cheptel de soixante moutons au souk et l’a vendu à 90.000 dirhams. Le soir du même jour, il s’est rendu chez son ami, K. A, et lui a demandé de lui restituer la somme de 55.000 dirhams qu’il lui avait prêtée. Malheureusement, K. A lui a répondu qu’il ne disposait pas d’argent et lui a alors demandé de patienter au moins pour quelques mois. Le sexagénaire lui a expliqué qu’il avait besoin de son argent pour acheter une maison.
– «Je ne peux rien faire pour toi. Il faut que tu attends quelques mois, lui a-t-il dit.
– Ah, je suis obligé donc de porter une plainte contre toi», lui a répondu le vieillard tout en lui montrant la reconnaissance de dette.
K. A est resté bouche bée. Mais, il craignait que son ami tente effectivement de porter plainte contre lui surtout qu’il avait été impliqué dans une affaire d’émission de chèque sans provision. La solution ?
Lundi 17 août, vers 9h du matin, K. A est sorti de chez lui. Il n’a pas ouvert sa boutique. Il s’est rendu directement chez son ami, Tayeb. Celui-ci l’a accueilli chaleureusement et lui a servi du thé. Un quart d’heure plus tard, K. A a demandé à son ami la permission de descendre à la cave pour chercher de l’eau. K. A connaissait bien les quatre coins du domicile. Il est descendu à la cave. Et là, il a mis la main sur une ceinture en cuir. Quand il est descendu, son ami se tenait sur une chaise. Sans attirer son attention, il a entouré la ceinture autour de son cou. Et il l’a serrée de toutes ses forces jusqu’à ce que le septuagénaire meurt. Ce n’est que quatre jours plus tard, jeudi 20 août, que les voisins ont inhalé une odeur nauséabonde. Aussitôt, ils ont alerté la police.
Une enquête a été diligentée. Mais en vain. Le lundi 12 octobre, le mis en cause a été arrêté. Il a été traduit, trois jours plus tard, le jeudi 15 octobre, devant la Cour d’appel à Oujda.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma