Seul son troupeau qui broute et rumine, un peu plus loin, qui l’intéresse. Soudain, il remarque son chien qui remue avec ses deux pattes la terre. Qu’est-ce qu’il cherche? Le chien continue à creuser la terre tout en la reniflant de temps en temps. La curiosité pousse le jeune berger à se lever et avancer lentement vers son chien. Ce dernier commence à tirer un sachet en plastique enterré dans le sol.
Tout d’un coup, une odeur nauséabonde commence à piquer son nez. S’agit-il de la charogne ? Peut-être. Le jeune berger bouche son nez tout en continuant à regarder son chien qui tire le sachet en plastique. Enfin, le chien arrive à déterrer tout le sachet en plastique. Qu’est-ce qu’il renferme ? Une partie d’un corps humain! Perturbé, il ne sait quoi faire, ni à quel saint se vouer. Pas moins de quelques minutes, les éléments de la police judiciaire arrivent sur les lieux. Ils remarquent que le sachet ne contient que quelques morceaux du corps. Où se trouvent les autres morceaux? Les enquêteurs commencent à creuser la terre. Pas moins de quelques minutes et à une centaine de mètres du lieu où le premier sachet a été retrouvé, ils découvrent trois autres sachets en plastique renfermant les restes d’un corps humain.
En quelques heures, les policiers scientifiques révèlent les résultats de leur analyse: un corps d’une jeune fille, présentant au niveau du dos et du ventre quelques coups d’un objet tranchant. Selon les scientifiques, la victime est tuée, il y a plusieurs heures, et découpée minutieusement.
Seule, cette fille occupe le premier étage d’une maison du quartier Âmiriya II, à Beni Mellal. Et sa famille ? Depuis sa naissance, Laïla a été adoptée par une femme. Avant sa mort, il y a trois mois, cette dernière lui a légué tous ses biens mobiliers et immobiliers. À son âge, elle a pensé recourir à quelqu’un pour l’aider à gérer son argent. Elle a choisi son voisin qui occupe le rez-de-chaussée pour cette mission. Il y a quelques jours, Laïla l’a sollicité de lui chercher un nouvel acheteur pour sa maison du quartier Âmiriya II.
Dimanche 29 avril 2007. C’était l’après-midi quand le jeune homme a frappé à sa porte. Elle lui a ouvert. «J’ai trouvé un acheteur…Viens avec moi à la maison pour lui parler au téléphone», lui a-t-il dit. Sans commentaire, elle l’a rejoint. Soudain, un sexagénaire, qui se cachait dans une chambre l’a surprise avec un coup de couteau au dos. Qui est-il ? C’est un marchand ambulant qui a été engagé par le jeune voisin pour l’aider à liquider Laïla contre une somme d’argent.
Quand Laïla s’est apprêtée à demander secours, le jeune voisin s’est jeté sur elle, pour l’empêcher de crier. Le sexagénaire lui a asséné deux autres coups de couteau. Après quoi, les deux tueurs ont découpé minutieusement le corps de la fille en quatorze morceaux avant de les mettre dans quatre sachets en plastique. À bord d’une voiture de transport de colis, ils sont arrivés à se débarrasser des sachets en les enterrant dans un terrain vague situé derrière la faculté.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma