Âgé de quarante-deux ans, il louait une chambre dans un quartier populaire de la capitale économique. Quatre de ses cinq voisins étaient des familles composées de trois à cinq personnes à l’exception de Samira qui occupait seule une chambre. Cette jeune fille de vingt-huit ans qui venait de louer, il y a plus de deux mois, cette chambre a été accueillie, au départ, chaleureusement par ses voisins. Deux jours plus tard, leurs comportements ont changés. Pourquoi ? Parce qu’elle sortait le soir, vers 18 h, pour ne retourner chez elle que vers l’aube. Les mauvaises langues disaient qu’elle fréquentait les bars et les boîtes de nuit du centre-ville et d’Aïn Diab et qu’elle gagnait sa vie en vendant sa chair. En quoi cela pouvait-il les toucher ? Les quatre familles étaient persuadées que la mauvaise réputation de Samira porterait atteinte à leurs familles.
Les pères des quatre familles ont alors demandé à Samira d’aller chercher une chambre ailleurs. Elle ne leur a pas répondu. Il semblait qu’elle n’avait pas l’intention d’obtempérer à leur réclamation. «Je vais déposer une plainte contre toi si tu ne quittes pas cette maison…», l’a menacée Bouchaïb, l’un des quatre voisins. Sans lui répondre, Samira a mis sa djellaba et est sortie de chez elle. Une demi-heure plus tard, elle est retournée en compagnie d’Abdelghafour. Ce chômeur qui demeure à Hay Mohammadi est son amant depuis trois ans. Il l’invitait de temps en temps chez lui pour passer les nuits en sa compagnie. Quand Samira est arrivée chez lui, elle lui a expliqué avoir été harcelée par un certain Bouchaïb. «Il me demande à chaque fois de coucher avec lui…», lui a-t-elle confié les larmes aux yeux. «Il a incité tous les voisins de me demander de quitter les lieux quand j’ai refusé de lui obtempérer…», lui a-t-elle ajouté.Hors de lui, Abdelghafour est arrivé à la maison en touchant Bouchaïb.
Quand ce dernier lui a demandé ce qu’il voulait, Abdelghafour n’a pas tardé de lui asséner deux coups au niveau de la poitrine et du cœur. Et il est resté à attendre l’arrivée de la police. Arrêté, il a avoué son crime. Bien qu’il ait affirmé que Bouchaïb méritait d’être tué, il a précisé qu’il n’avait pas l’intention de le tuer. Abdelghafour a finalement été condamné à vingt ans de réclusion criminelle.
Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma